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Les nouveaux célibataires déprimés qui réfléchissent sur les bancs publiques.


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2 réponses à ce sujet

#1 666-667club

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Posté 07 juillet 2013 - 12:11

La lune de fiel

 

 

 

Je la voyais passer devant moi, la première fille qu’on regarde après une douloureuse séparation, et je l’imagine, sans briquet, et non fumeuse, donc sans aucune possibilité de l’accoster, (juste car je ne peux pas lui lancer un fameux « T’as pas du feu ? »)

J’attendais le début d’une relation et la fin d’une autre, assis sur un banc, en fin d’après midi, au bord d’un lac,

Elle m’a quitté il y a exactement 2 jours et 47 minutes.

 

Le jour d’après, nous étions seul,

Moi et Personne, pour de nouveau « fêter » ça,

Même le feu de la joie me réchauffait étrangement dans cette tourmente,

Le feu que j’avais allumé en face de ce banc, au bord du lac.

J’attendais le début d’une vie de couple, la fin d’une autre.

Elle m’a quitté il y a exactement 3 jours et 16 minutes.

 

Le sur-lendemain, encore seul,

Par terre sans banc et fumant une cigarette, sans soleil, il pleuvait cette été, presque assez pour finir les vacances au moment où commence le chômage de cette rentrée.

Sans banc, car il avait disparu à cette endroit, au bord du lac,

Où je venais tout les jours à présent, en journée ou en soirée, à pied, de la ville où j’habite…

Elle m’a quitté il y a exactement 4 jours et 32 minutes.

 

La semaine d’après, encore en compagnie de moi-même et de Personne, (et de mon instrument de musique),

On aperçu dans l’eau du Lac notre banc habituel, qui avait la semaine dernière disparu,

Il fallait aller le récupérer pour s’asseoir et jouer de la musique.

Elle n’était plus là depuis longtemps pour me donner le courage qu’il faut, pour fabriquer des exploits d’homme courageux et fier de se montrer tel un héros,

Je regardais ce banc gisant dans le lac, en attendant le début d’une vie couple, la fin d’une autre,

Tout seul assis par terre depuis environ 2 heures, je tentais, l’alcool me donnant enfin l’impression d’être courageux et fort, vers 1 h 00 du matin d’aller le récupérer dans l’eau.

A la force de mes bras, et sans attendre aucunes reconnaissances dans les regards des autres pour ce geste d’utilité publique, je réussi à surmonter cette lourde épreuve, sortir le banc du lac.

Je m’assis enfin dessus pour y jouer quelques morceaux de musiques improvisées avec mon instrument.

Elle m’a quitté il y a exactement 13 jours et 5 minutes.

 

Ce banc publique n’est plus dans un lac à présent,

Tout citoyen peux s’asseoir dessus pour contempler le paysage,

Mais toujours j’y joue de la musique,

En attendant une issue à ma tourmente, je suis assis sur un banc, mais pas le banc publique du lac, un autre banc,

Buvant un peu d’alcool, je simule l’attente d’un bus sur un abribus, qui viendrait idéalement m’emmener loin d’ici, rentrant à pied du lac, à une heure indéfinie mais précisément où le service du réseau est terminé.

Je vais en direction de la ville, chez moi, où je rentre du lac presque tout les soirs.

Je pense qu’une fois chez moi, je me fabriquerai des petits cocktails : un peu de Tequila au glaçons, Vodka au citron, Gin à l’orange ou même des bières, mais pas dans des bouteilles en verres, dans des boîtes en ferrailles, les moins chères.

Sur cet abribus en tout cas j’ y réfléchi, je résume ma vie, ou résous dans ma tête quelques problèmes qui me paraissent facultatifs de cette chienne d’ existence,

Mais je commence à voir qu’il est  vraiment tard, cette nuit, je le remarque car sur cette rue très fréquentée en journée, qui me ramène chez moi, à cette heure, ne roule plus aucune voitures.

Assis sur le banc de cette abribus précis, je fais une pause habituellement sur le trajet entre la ville et le lac, y pose mon sac lourd de bouteilles et mon lourd instrument de musique.

A cette heure, elle m’a déjà quitté depuis 13 jours et 59 minutes.

 

Souvent je réfléchie sur ces bancs publiques à des questions farfelues, exemple : « Pourquoi ne change t il la politique de la ville , en matière de bancs publiques,  car sur tout les quelques dizaines  de bancs publiques et de bancs d’abribus qui jonchent mon trajet habituel, tout les bancs publiques, ont pleins de défauts (des dégradations, des autocollants, des tags, des trous, des vitres cassées,…) si on les regardent de tout près, alors que l’on perçoit assis dessus de nombreuses voitures neuves ou luxueuses passant en masse le long des routes qui n’ont aucuns de ce genres de défauts sur leurs carrosseries, et donc, est ce que, nous, les pauvres, nous n’avons pas le droit à avoir des bancs publiques et des abribus nickels-chromes comme tout ces gens qui voyage en voiture, voyager dans les mêmes conditions ?"

Et autre chose, pourquoi payer tant de ramasseurs d’ordures de la fonction publique de la ville, qui nettoient tout les jours les ordures jetées par terre à côté de ces centaines de poubelles publiques ?

Car ne suis – je pas, assez bêtement, avec ma vodka à la main et mes pieds endoloris, dégageant une odeur de malheur, un de ces déchets pour cette ville ? Jeté à côté ? Peut être pas pour les nettoyeurs urbains, comme on nomme ces nettoyeurs des rues de la ville, mais pour la police municipale, ou même nationale, de la même fonction publique ? Moi un citoyen toujours honnête, ou presque, ou qui a toujours voté pour des partis républicains depuis la primo détention de sa carte d’électeur ?

 

En réfléchissant à la politique de la ville, au petit matin, je souriais sur un banc suivant,

Je regardais passer les flics dans leurs voitures sur la rue depuis le trottoir,  pensant rentrer chez moi acheter à l’épicerie ouverte la nuit quelques bières en cannette métallique en ville.

 

Il est dix heure pile ce matin, je me réveille le lendemain d'une de ces aventures, elle m’a déjà quitté depuis 14 jours et 54 minutes.

Je regarde ce matin de ma fenêtre passer les bus se remplir de gens qui vont travailler et  qui ne vont pour moi nulle part,

Je vois au pied de la tour d'immeuble tous ces abribus où les gens sont assis.

 

Il me faut à cette heure, encore penser,

Penser à cette fille, ma fiancée, que j'ai perdue il y a 1 moi et 5 minutes exactement, à la seconde près.

 

 

écrit le 02 août  2005 à 14h06

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#2 boulfred

boulfred

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Posté 09 juillet 2013 - 07:38

Joli texte , je me suis laissé embarquer.

La solitude est une lourde compagne.



#3 666-667club

666-667club

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Posté 10 juillet 2013 - 09:31

merci pour le commentaire