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Les sentiers de Crozon


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3 réponses à ce sujet

#1 Hellian

Hellian

    Tlpsien

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Posté 16 août 2013 - 01:45

Les sentiers de Crozon

 

C’est là-bas que la mer sur parchemin d’écume,
Délivre son poème infiniment écrit
Depuis le premier souffle, en césures de brume,
Piaillements d’oiseaux et lourds nuages gris.

Sur la grève elle roule en longues lames blanches,
Dans les baies sans pitié, d’effroyables pensées
Ressassées en cantique aux pardons du dimanche,
Comme hommage farouche aux marins trépassés.

Quand parfois le marcheur s'abandonne à la halte,
Laissant loin son esprit chevaucher les vents d'ouest,
Dans la lande il entend un peuple qui s'exalte
Tandis que le ciel pleure en silence sur Brest.

Puis, foulant la légende, il reprend son chemin,
Glanant comme épis mûrs les vestiges du jour ;
S'effiloche aux granits un vieux soleil carmin
Sous la nuit qui mendie en haillons de velours.



#2 Curare-

Curare-

    Tlpsien ++

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Posté 17 août 2013 - 10:49

Majestueuse lecture, 

Qui fait bruisser la vie là-bas .. 

 

Merci pour cette nostalgique balade -   

On a envie de s'y téléporter - 



#3 balila

balila

    Tlpsien ++

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  • 386 messages

Posté 17 août 2013 - 10:44


Quelques vers superbes :

 

Sur la grève elle roule en longues lames blanches

 

Quand parfois le marcheur s'abandonne à la halte,
Laissant loin son esprit chevaucher les vents d'ouest,

 

Sous la nuit qui mendie en haillons de velours.

 

En dehors de ces quelques vers appréciés, je n'ai pas réussi à cheminer tranquille sur ces sentiers, peut-être trop d'images ?

 

"Délivre son poème infiniment écrit", je ne comprends pas ici le "infiniment".

 

Cela dit, techniquement, j'ai eu plaisir à te lire Hellian, pour le rythme de l'alexandrin que j'aime particulièrement.

 

 



#4 Hellian

Hellian

    Tlpsien

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  • 2 messages

Posté 18 août 2013 - 01:00

Merci à mes lecteurs de leurs aimables et judicieux commentaires.

 

" infiniment écrit "  ? Eh bien cela évoque à la fois, l'immensité géographique, l'immensité temporelle ("depuis le premier souffle") et enfin le mouvement perpétuel des vagues. " La mer, la mer toujours recommencée " écrit Paul Valéry dans le cimetière marin.

 

Cordialement vôtre

Hellian