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Tirez la langue mademoiselle


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Posté 17 septembre 2013 - 03:19

t%C3%A9l%C3%A9chargement.jpegTirez la langue mademoiselle de Axelle Ropert

par Jacques Sicard

Rouge et bleu. Une femme apparaît vêtue, mais aussi carnée, de rouge et de bleu. Vêture et carnation gueules-azur qui aussitôt déteignent sur son environnement immédiat. Et d’abord, les deux hommes qu’elle croise. Ils l’aimeront dans une nuance de gris violacé. Jamais ils se départiront d’un effacement violemment érotisé. Comme si l’ombre qui les trame ne consentait pas à se projeter si loin, là où la femme à la chevelure rousse passe. Leurs mots bleus, dits que pour eux, par cet empêchement, prenant un tour licencieux : Vos seins ont des rondeurs marines / Je vous emplis de foutre / Dans un retrait de lune.

Le système héraldique, divise les couleurs au nombre de sept en deux groupes. Le bleu et le rouge appartiennent au même groupe. La règle d’emploi des couleurs interdit que dans ce cas on les marie. Lorsque la femme en rouge et bleu surgit, elle fait surgir avec elle une contradiction qui n’épargnera rien ni, surtout, personne. La contradiction se développe selon une logique qui l’arrête à son point de chronicité. Elle ne va pas au-delà. De cette béance, il faudra faire son séjour ou pas. Le séjour de deux hommes qui habitèrent un vis-à-vis fraternel, travaillèrent côte à côte empruntant à la frontalité guerrière, puis comme par surprise aimèrent banalement dos à dos ou tête bêche, entraînés par une ronde toute ophülsienne, enfin insistèrent machinalement à profil fuyant, on ne regarde plus dans les yeux, l’un trente-cinq ans, l’autre beaucoup moins. Patience de la contradiction. Rouge et bleu.


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