Quelques extraits decertains des dernierslivres reçus par Poezibao.
â¢Michel Onfray, La Constellation de la baleine, Lesonge de Démocrite, Galilée, 2013, 18â¬
3
Le spath dâIrlande
Transparent
Absorbe la lumière du soleil.
Le sage venu du soleil chaud
A dit au sage du soleil froid
Que :
LâÅilqui regarde la lumière
autravers de cette pierre
Peutlire le ciel
Mêmeéteint.
Par temps couvert
Par ciel noir
Sans nuages
Sous un ciel bas
Sans étoiles
Sous une voûte brune
Quand les feux sont éteints
Et que le ciel est vide de clarté
Quand lâétoile polaire brille de lâautrecôté
de lâunivers
La pierre de soleil
Déchire la nuit
[...] (p. 25)
â¢Michel Onfray, Un Requiem athée, Galilée, 2013, 11â¬
A Marie-Claude Ruel (1951-2013)
ma compagne de1977 à 2013
1
Le repos éternel
(Requiem)
Repose en paix
Corps de lumière
Qui retourne à la lumière.
Longtemps tu fus néant
Longtemps tu seras néant.
Ce fut déjà tant
Quâentre ces deux néants
Tu fus tant
[...] (p. 11)
â¢François Rannou, Rapt, La Termitière, La Nerthe, 2013,14â¬
encore brûler
compter
tombe lâor sans
suite
voix mates (-2
-3) centres continus
partout
fractionnent le
récit premier
nos mains
ne sont sûres de rien
(p. 19)
â¢Rémi Checchetto, Éditions delâAttente, 10â¬
Lâheure du trop plein de la journée, qui est en réalité un grand vide est lâheurescientifique de lâapéro, quâon en juge un peu, se remplir alors dâanisette estbien alors se vider du trop plein des scories du jour, un verre de rouge, adieuveaux, vaches, patrons qui se sont mise en travers de notre chemin, un verre dâanisette,ciao métro, boulot, dodo, un verre de rouge et le niveau est assez conséquentpour que vogue notre goélette, se remplissant on se vide, se vidant on navigue,addition devient soustraction et multiplication devient division, nous entronsen de nouveaux domaines de nouveaux possibles, demain nous serons moins nosintérimaires, après-demain nous inverserons la course en sens unique de lavermine
(p. 11)
â¢Paul de Brancion, Qui sâoppose à lâAngkar est un cadavre,Lanskine, 2013, 14â¬
Paradoxe de ces monuments admirables
fruits de la crédulité
de lâasservissement
la jungle a tout absorbé
la compassion
apporte une note de lumière
au reste
il suffit dâappeler
la vengeance du temps
les grands arbresétrangleurs
se chargent de mettre à bas les temples
oubli
des valeurs dâhumanité
on sâattend à voir les ombres des mauvais défunts
surgir à tout moment
dans la luxuriancefatiguée
(p. 33)
â¢Jacques Rivière, Introduction à une métaphysique du rêve,postface de Jérôme Duwa, Les Éditions du Chemin de Fer, 2013, 9 â¬
Jâouvre mafenêtre sur
laquotidienne matinée
Onlâa fait pareille à toutes
les précédentes. Son visage nâest
plus quâun chiffre ; il me suffit dâen
détacher la feuille sur le calendrier.
- Par des patiences et des méthodes
lemonde a été défriché
de son existence. La science a réduit,
assimilé, identifié, elle a partout inventé
larépétition, alors que le réel
est un jaillissement incessant de formes
nouvelles, lâinépuisable assaut des spontanéités
premières. Lemonde, source toujours primitive
etperpétuelle naissance, est devenu un total
de substitutionspossibles. Je le connais jusquâau
bout.Rendu pareil à lui-même en toutes
sesparties, il sâest pétrifié ;
[...] (p. 14)
Voir l'article complet