Mes amis m’ont dit de décorer ma vie. J’ai promis. Et on m’a vu me faisant photographier dans des galeries de papiers peints. Avec mon air triste, mon air niais. Mon air de tout. Mon air déprimé.
Je lutte contre mon sort, lutte qui finira en mise à mort. Je combats mon destin, combat avec fin. Me suicide à petit feu. Je triche au jeu de la vie bicause, mauvaises cartes en rentrée. Toujours eu les mauvaises cartes. Les jours où je ne me contrôle plus, je déchire les cartes que je ne veux plus jouer. Avant de jeter mes derniers as aux atouts j’y mets le feu.
Nombre de gens n’apprécient pas cet agressif comportement. ‘Z ont l’habitude de voir les faibles plus soumis. Même mes amis, qui maintenant me prient d’au minimum décorer ma vie.
Et j’arrache aux cyprès leurs chrysanthèmes en plastique et je m’en fais les cigares de l’esprit libre, libre partout sauf en son propre corps.
(Benjarmasin, 7 novembre 1988)