LA POUSSIERE
Sur le bitume
Vole la poussière
Le vent la pousse
Une fois en douce
Une fois à la dure
Personne n’en n’a cure ;
Vole poussière,
Tu es déjà la vie,
Lorsque tu fuies
Vents et marées
Tu es poussière
Si tellement légère,
Être si minuscule,
Peut-être molécule,
Infime cellule,
Tu mènes ta vie,
Partout où le vent
Te secoue, te remue,
Devant la force
Naturelle de l’élément ;
Puis si la pluie,
Recouvre ta nuit
Sur le trottoir,
Tu te colles
Dans le noir
Sur ce bitume,
Transi, mouillé,
Ça te fait trembler,
La pluie te noie,
Le souffle du vent
Te donne froid ;
Frissonne poussière,
Montre à la terre
Que tu résistes
Jusqu’au levé
Du nouveau jour ;
La nuit est passée,
Humide, mauvaise
Noire et brumeuse,
La chaleur du soleil,
Va transformer
Ta nature morte.
Pour le monde entier
En petit être d’amour
Un joli petit bébé,
Venu du ciel
Sur cette terre,
Né des Dieux
Dans les cieux,
Il va grandir
Penser s’épanouir,
Puis devenir
Un homme,
Penseur, artisan,
Ouvrier, partisan,
Noble, paysan,
Soumis, dominant.
Faire la paix,
Soldat guerrier,
Médecin ou curé,
SDF ou président,
Petit ou grand
Cet homme,
Noir jaune ou blanc
Va redevenir ;
Juste un grain,
Un jour de mai
Un jour de juin
Printemps, Été
Automne ou hiver,
Un simple grain
De poussière…
Georges Adrien PARADIS à Limoux le 25 mars 2012 à 22h30