- Enchaînés
N’essayez pas de me changer,
C’est vain espoir.
Au fond de mes pensées
Revient le cri du soir.
N’essayez pas de comprendre,
Je suis ainsi.
M’habillant de vos cendres,
J’en péris aussi.
Ainsi enchaîné,
Personne ne veut croire
Qu’à entendre hurler
Il n’y a pas de gloire.
Quand je pose sur vous mes yeux,
Se joue un théâtre d’ombres.
Que je veuille l’éclairer un peu,
Alors, il sombre.
Prise dans ces chaînes,
Je réalise à quel point brûle ma terre.
Prises dans ces chaînes,
Il n’y aura jamais assez de mains pour me faire taire.
Pris dans ces chaînes,
Mes yeux ne peuvent que vous regarder.
Pries, dans ces chaînes,
Pendant que les mensonges endorment tes aînés.
Sur les fronts de la terre,
Au long de vos rues,
Se lamente le fer
Quand repoussent les grues.
Dans ce vacarme, la mémoire a brûlé
La cause du plomb.
Sans autre charme, la vie s’est envolée
Dans un frisson.
La paix est un désir
Que la somme ne voit.
L’âtre flambe sans fléchir,
Où le profit est roi.
Face à l’innocence,
Des hommes s’octroient
Un droit de puissance,
Sans autre choix.
Pris dans ces chaînes,
Le vide absorbe le cri des terres.
Prise dans ces chaînes,
La vie raisonne dans vos esprits.
Pris dans ces chaînes,
Criez, mais ils n'en ont que faire.
Prises dans ces chaînes,
Les larmes ne noient pas leur folie.
:oj LeR@miou