Les mains rudes de l’ouvrier
Deviennent douces pour caresser
Et les mains froides du fonctionnaire
S’allument au feu des passions amoureuses
La vieille main tremblante
S’apaise en flattant le chat
La main fragile du nouveau-né
S’agrippe au sein maternel
Les mains souples du virtuose
Se changent en pierre
Pour défendre l’être aimé
Et même les mains des manchots
Ne peuvent oublier la peau de l’amour
Et dans l’angoisse du doute
Les mains se joignent
Pour retrouver la force de la foi
Alors, aujourd’hui, j’ouvre mes mains
Mes mains sales et malhabiles
Je les ouvre toutes grandes vers le ciel
Et soufflant ardemment dans mes paumes
Dans une prière païenne, j’offre mon âme à la Vie