La pub est à la mode
Près de son seau de colle, sous des fenêtres indifférentes,
le petit homme éponge tient son balai téléscopique.
Il détrempe et repasse, sur une sur-face verticale,
sur le corps géant de la mode et ses apparences miroirs,
un instant-cliché agrandi, la capture d'une femme-pose,
re-touchée après le studio et enslogantée pour l'accroche.
Les passants qui passent regardent une image qui les depasse,
des femmes en marchant se comparent à l'irréalité de taille ;
Complexes et fantasmes s'étalent, cibles du mensonge-idéal.
Le mur sans oreille leurs parle et son language, sublime, s'inhale.
Mais sous les affiches des rues, le démaquillage des villes
et ses dessous de pub à poil:
Tâches de colle-crépis et vieux papiers restés,
en fines épaiseurs qui seules marquent la peau du temps.
Liftings sur liftings ex-posés pour moults implants désuèts
et re-vêtements appretés,
loin des profits des galeries que l'éphémère renivelle,
le ravalement des tendances laisse de marbre les façades.
On sait de la vie que ces murs existent bien avant leurs femmes
mais qu'aucune photo-sculpture, déesse des envies d'achat,
ne vaut la beauté d'un coprs nu pour habiller un coeur qui bat.
La Poéthique - juin 2007