LE PORTRAIT
À regarder son visage
Si fin, si précieux,
Je reste l’otage
De son portrait
Sous les traits
De mon geste amoureux…
Mon crayon traque
Ma peur de blesser
Le grain de sa peau :
À chaque jet de pinceau
Ma main a le trac
Hésite et se met à trembler…
J’ose dessiner, sage,
La main tremblante,
D’abord l’ombrage
De ses cheveux blonds et noirs ;
Une lumière troublante
Ébloui mon regard, en miroir…
Mes yeux ne quittent plus
Un seul trait de ce mirage,
J’adore trop son visage ;
Monte à mon front, la sueur
C’est comme une lueur,
Je taille ses tempes nues…
En gestes lents de la mine
Pour que son regard
Doucement vert ou brun, m’examine,
Droit dans le bleu de mon regard ;
La couleur de mon pinceau
Se teinte au contact de sa peau…
Le naturel arrive au galop
Sous l’effleure douce
Du rehaut brun chair
Mêlé au rose chair ;
Je la vois apparaître bientôt,
Toute en noir, si pure et si douce…
En femme sublime et royale
Elle naît dans une auréole nuptiale,
Magnifique madone
Aux épures d’amours abbatiales ;
Le soleil heureux rayonne,
L’orage du bonheur dans mon cœur ; tonne…
Ce portrait je l’aime…ça vous étonne ?
Georges Adrien PARADIS à Limoux le 05 août 2012 à 00h30