Les premières jonquilles
Au jardin renaissant;
Robes de jeunes filles,
D’un beau jaune éclatant,
Les larges collerettes
Virevoltent au vent.
Elles balancent, fluettes,
D’un mouvement gracieux ;
Corolles en clochettes.
Sous le bleu pur des cieux
Tranche leur or intense,
Eblouissant les yeux.
La douce rosée danse
Aux feuillages vernis,
Gouttes de rutilance.
Les oisillons, au nid,
Pour la becquée suivante
Clament leur appétit.
Leurs voix exubérantes
Rythment le matin frais
De notes discordantes.
Du soleil, chaque rai
Caresse les visages ;
Un plaisir simple et vrai.
Printemps libre et sauvage
Renaît après l’hiver,
En un ballet sans âge.
Orange, rose ou vert,
Chaque plante se pare,
Lilas ou vétiver,
Des parfums les plus rares.