Haïkaïs et cuisine
Ce soir un lapin
Bien cuit à la moutarde
c'est une envie
Il cuit, et saisit
Dans une goutte d'huile
Et des épices
Je me régale
A l'idée de ce repas
Encore à faire
Pour fuir l'absence
Mijoter des petits plats
Pleins d'odeurs

#1
Posté 19 février 2014 - 06:23
#2
Posté 19 février 2014 - 07:49
#3
Posté 19 février 2014 - 07:56
Tout de même je suis déçu car j'ai toujours ce nez bouché
et j'y ai vu que des morceaux de bidoche
Sans de vraies subtilités dans le goût
#4
Posté 19 février 2014 - 08:15
Toujours cette anosmie
Et aucun plaisir
#5
Posté 19 février 2014 - 08:17
#6
Posté 19 février 2014 - 08:47
Le lard des mots
Dans la poêle à frire
D'un poète gourmand
#7
Posté 20 février 2014 - 05:17
J'ai souvent entendu dire que poésie et cuisine se ressemblaient.
Je ne partage pas du tout cette idée, - je trouve, au contraire, la poésie très ascétique.
je n'aime pas particulièrement cuisiner,
même si je cuisine assez bien ... pour ceux que j'aime.
Par contre, l'œuf, ah oui, l'œuf (
Cela me fait penser à '' La grasse matinée '' de Jacques Prévert, admirablement chantée par Mouloudji :
Il est terrible
le petit bruit de l’œuf dur cassé sur un comptoir d’étain
il est terrible ce bruit
quand il remue dans la mémoire de l’homme qui a faim
elle est terrible aussi la tête de l’homme
la tête de l’homme qui a faim
quand il se regarde à six heures du matin
dans la glace du grand magasin
une tête couleur de poussière
ce n’est pas sa tête pourtant qu’il regarde
dans la vitrine de chez Potin
il s’en fout de sa tête l’homme
il n’y pense pas
il songe
il imagine une autre tête
une tête de veau par exemple
avec une sauce de vinaigre
ou une tête de n’importe quoi qui se mange
et il remue doucement la mâchoire
doucement
et il grince des dents doucement
car le monde se paye sa tête
et il ne peut rien contre ce monde
et il compte sur ses doigts un deux trois
un deux trois
cela fait trois jours qu’il n’a pas mangé
et il a beau se répéter depuis trois jours
Ça ne peut pas durer
ça dure
trois jours
trois nuits
sans manger
et derrière ces vitres
ces pâtés ces bouteilles ces conserves
poissons morts protégés par les boîtes
boîtes protégées par les vitres
vitres protégés par les flics
flics protégés par la crainte
que de barricades pour six malheureuses sardines…
Un peu plus loin le bistro
café-crème et croissants chauds
l’homme titube
et dans l’intérieur de sa tête
un brouillard de mots
un brouillard de mots
sardines à manger
œuf dur café-crème
café arrosé rhum
café-crème
café-crème
café-crime arrosé sang !…
Un homme très estimé dans son quartier
a été égorgé en plein jour
l’assassin le vagabond lui a volé
deux francs
soit un café arrosé
zéro franc soixante-dix
deux tartines beurrées
et vingt-cinq centimes pour le pourboire du garçon.
Il est terrible
le petit bruit de l’œuf dur cassé sur un comptoir d’étain
il est terrible ce bruit
quand il remue dans la mémoire de l’homme qui a faim.
------------------
si quelqu'un le trouve, très très volontiers... (pas le temps de chercher)
#8
Posté 20 février 2014 - 07:21
Moi, j'aime bien ajouter un peu de poison dans mes poèmes, pour les rehausser.
#9
Posté 20 février 2014 - 07:53
Il y a un principe pharmacologique qui dit
Tout est poison ce n'est que la quantité qui peut être létale,
boire trop d'eau peut aussi tuer
#10
Posté 20 février 2014 - 07:55
#11
Posté 21 février 2014 - 11:45
Dans un monde sans odeurs
Il me reste la poésie de Baudelaire
Le flacon
Il est de forts parfums pour qui toute matière
Est poreuse. On dirait qu'ils pénètrent le verre.
En ouvrant un coffret venu de l'Orient
Dont la serrure grince et rechigne en criant,
Ou dans une maison déserte quelque armoire
Pleine de l'âcre odeur des temps, poudreuse et noire,
Parfois on trouve un vieux flacon qui se souvient,
D'où jaillit toute vive une âme qui revient.
Mille pensers dormaient, chrysalides funèbres,
Frémissant doucement dans les lourdes ténèbres,
Qui dégagent leur aile et prennent leur essor,
Teintés d'azur, glacés de rose, lamés d'or.
Voilà le souvenir enivrant qui voltige
Dans l'air troublé ; les yeux se ferment ; le Vertige
Saisit l'âme vaincue et la pousse à deux mains
Vers un gouffre obscurci de miasmes humains ;
Il la terrasse au bord d'un gouffre séculaire,
Où, Lazare odorant déchirant son suaire,
Se meut dans son réveil le cadavre spectral
D'un vieil amour ranci, charmant et sépulcral.
Ainsi, quand je serai perdu dans la mémoire
Des hommes, dans le coin d'une sinistre armoire
Quand on m'aura jeté, vieux flacon désolé,
Décrépit, poudreux, sale, abject, visqueux, fêlé,
Je serai ton cercueil, aimable pestilence !
Le témoin de ta force et de ta virulence,
Cher poison préparé par les anges ! Liqueur
Qui me ronge, ô la vie et la mort de mon cœur !
#12
Posté 21 février 2014 - 11:48
#13
Posté 21 février 2014 - 11:57
il paraitrait que c'est encore meilleur
Puis revenir aux sources c'est mieux
Que se la péter avec des rimes
#14
Posté 21 février 2014 - 12:00
#15
Posté 21 février 2014 - 12:09
Guillaume de Machaut et ses hymnes à la vierge
On peut chercher plus loin
avec les traductions de poètes antiques
#16
Posté 21 février 2014 - 12:11
#17
Posté 21 février 2014 - 12:15
Dans les antiques, il y a aussi des bons vivants, tous les épicuriens
#18
Posté 21 février 2014 - 12:28
J'ai lu ça dans "Suicide : mode d'emploi".
#20
Posté 21 février 2014 - 12:53
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