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Le berger et les nombres


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11 réponses à ce sujet

#1 Escamillo Cavradossi

Escamillo Cavradossi

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Posté 01 mars 2014 - 11:30

Le berger et les nombres

A l'aube du monde, à son commencement,

les nombres étaient là qui n'étaient pas méchants.

Ne pesaient , ne mesuraient pas, ne comptaient rien,

ils se suivaient tous gentiment, les bons enfants

de l'Astronome, libres du temps musicien,

du métronome et s'en allaient sans aléa,

tout bonnement là où personne jamais ne va.

 

Les éléments pour un instant étaient cléments

Un homme qui jouissait du luxe de l'ennui

cherchait à tuer le temps pour se sentir en vie.

Il eut pu savourer la magie du moment,

il préféra faire son malin, de l'esprit,

combien surpris de pouvoir ne penser qu'à lui !

 

Alors les brebis entrèrent dans sa rêverie,

prirent le gîte et couvert au cœur de sa raison

et je ne sais pourquoi, encore moins pour qui,

notre berger se mit à compter les moutons.

L'harmonie des sphères doucement l'envahit.

Les nombres ainsi flattés pressentirent l'infini.

 

Le pâtre dont la tête à l'expansion limitée

menaçait d'imploser, crut pouvoir arrêter

la crue des nombres, l'inexorable montée,

en traçant un cercle, pour la faire chuter.

De ce vide parfait, les nombres en campagne

se firent compères et notre homme des montagnes

se perdit dans son piège en créant le héros :

Lui, que les chiffres nommèrent sans prétention

l'Unique, le zéro,offrant l'Infini à l'imagination !

 

Notre apprenti sorcier, pris dans le tourbillon

comme les médecins qui saignaient leur patient

voulut en béotien semer la division,

de son couteau, décimer les nombres fuyants.

En une fraction d' instant, les voici des millions

s’empiffrant des nouvelles infimes portions

s'enivrant des sommets comme des profondeurs

virant vers l'infini en toute dimension,

un cancer se nourrissant de sa propre ardeur.

 

Les voilà qui se glissent dans le  moindre interstice,

emplissent la place de l'âme à l'estomac,

du corps au portefeuille et jusqu'au pancréas !

Délaissant seulement dans leur monde factice

le cœur et sa raison beaucoup trop excentrique.

Le fier berger en extase métaphysique

sentit la présence du loup de la finance

longtemps après que lui et sa douce folie

servirent à remplir la panse de la bête,

rien n'est plus délicieux que bonne intelligence

Les moutons trop contents de n'être de la fête

avaient soufflé au loup l'idée de son repas

provoqué de l'oisif candide, le trépas

 

Le répit des bèlants fut de très court instant

Ils font maintenant le service et le plat

aux appétits infâmes, ont livré du monde

l'ordonnance, abandonnant leur âme et leur science.

 



#2 Victorugueux

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Posté 01 mars 2014 - 04:43

Il y aurait beaucoup à dire sur l'usage des nombres et de même sur l'usage des mots

de nos jours le pouvoir celui qui s'impose...Il est très lié à la possession d'un vocabulaire suffisant

Il existe des mots que nos politiques ont exclus de leur vocabulaire



#3 serioscal

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    Serialismo Rigoroso

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  • Une phrase ::All series are not red. But some are. They burn-speak.

Posté 01 mars 2014 - 04:55

C'est vrai.
Très peu d'entre eux parlent de série, par exemple. De la série.
Cela explique probablement une partie de nos difficultés actuelles.

#4 Victorugueux

Victorugueux

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Posté 01 mars 2014 - 04:58

Usine, travail, ouvriers, patrons, lutte des classes etc...

et j'en passe et des meilleurs...



#5 Escamillo Cavradossi

Escamillo Cavradossi

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Posté 03 mars 2014 - 11:07

beaucoup à dire: d'innombrables maux



#6 No. 7

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Posté 25 mai 2014 - 03:13

Les pythagoriciens, ce ne sont qu'une conséquence de la neurologie, un équilibre qui tend visiblement malgré lui vers le principe de moindre action ...

 

AMHA ...

 

:mellow:



#7 Escamillo Cavradossi

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Posté 25 mai 2014 - 03:22

Les pythagoriciens, ce ne sont qu'une conséquence de la neurologie, un équilibre qui tend visiblement malgré lui vers le principe de moindre action ...

 

AMHA ...

 

:mellow:

le 12 dans les neurones? pourquoi pas, en tout cas c'est une mesure efficace quand on veut raconter en vers (et contre tout hihi)



#8 No. 7

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Posté 25 mai 2014 - 03:31

On est d'accord sur ce point au moins, l'apprenti sorcier, c'est avant tout celui qui dénie le naturalisme d'un Darwin et qui veut s'adonner à l'acte Créateur ...



#9 Cyraknow

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Posté 25 mai 2014 - 09:01

Oh la, les commentaires commencent à prendre une tournure aussi alambiquée que sous mon poème sur l'alexandrin!!

 

Escamillo, très beau poème sous forme de fable, très réussi hormis quelques inexactitudes de césure.



#10 Escamillo Cavradossi

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Posté 25 mai 2014 - 09:18

la césure c'est sur c'est dur, mais moins que la censure de ceux qui ont la dent dure. Si j'avais su je ne l'aurais pas ramené avec mon 12!



#11 Cyraknow

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Posté 25 mai 2014 - 09:22

Ne t'inquiètes pas, Escamillo, je te fais la remarque en passant, mais ce n'est certes pas une critique vengeresse, ni méchante. D'ailleurs, des erreurs de césure, je passe mon temps à en relever et à en corriger dans mes propres poèmes, hihi !



#12 Escamillo Cavradossi

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Posté 25 mai 2014 - 09:26

je ne pensais pas à toi pour la censure et puis tu connais mon goût pour la dérive phonétique...