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L'homme qui écrit


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3 réponses à ce sujet

#1 michelconrad

michelconrad

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Posté 04 mars 2014 - 06:16

  L’homme qui écrit son amour navigue entre deux abîmes, entre trop dire et trop peu. Dans dix ans, pourtant, il ne reconnaîtra plus comme siennes les lignes que lui inspira son amour d’autrefois, ou plutôt, il ne sera plus capable de les écrire, assistant à ce théâtre du « je », qui, Rimbaud le savait, « est un autre ». En réalité, l’homme amoureux vogue sur les flots de son amour, comme font les nuages : il suffit que le soleil se cache et les diamants deviennent des formes grises, cotonneuses, aux contours incertains. C’est sans doute le désir qui est la grande machinerie de ce théâtre, faisant apparaître cet éclairage intense qui transfigure tout, au rythme de ses caprices.  C’est encore une fois Montaigne qui a raison : « je ne peins pas l’homme, je peins le passage ».

                                              

 

 


   extrait de Fin de Siècle/Charmes/2000

 

 


#2 Victorugueux

Victorugueux

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Posté 04 mars 2014 - 12:30

Extraits et fin de Au lecteur Préface des fleurs du mal

 

II en est un plus laid, plus méchant, plus immonde !
Quoiqu'il ne pousse ni grands gestes ni grands cris,
Il ferait volontiers de la terre un débris
Et dans un bâillement avalerait le monde ;

 

C'est l'Ennui ! L'oeil chargé d'un pleur involontaire,
II rêve d'échafauds en fumant son houka.
Tu le connais, lecteur, ce monstre délicat,
- Hypocrite lecteur, - mon semblable, - mon frère !


Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal



#3 Yfig

Yfig

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  • Une phrase ::ανθρωποζ εγενου χαι το δυστυχεζ βιου εχειθεν ελαβεζ

Posté 04 mars 2014 - 01:02

Né d’une trace


Je suis né d’une trace laissée dans l’univers
Infinitésimale poussière d’une étoile
Venue des confins intergalactiques stellaires
Déposée par les vents cosmiques en fines voiles


La semence a germé en vie protozoaire
Etablissant son règne tout au fond de la mer
Puis l’unicellulaire devint métazoaire
Sortant du fond des mers il marcha sur la terre


Je suis né d’une trace pas même une poussière
D’une trace plus infime que l’ombre d’une étoile
D’un souffle inaudible du fond de l’univers
Du bruissement d’une aile du murmure d’une voile


Au temps des dinosaures pour des millions d’années
Je n’attendais qu’un signe une opportunité
Pour me mettre à marcher et puis à raisonner
A établir sur terre ma supériorité


Je suis né d’une trace d’un effluve éthéré
Dispersé sur la terre et dans tout l’univers
Evanescent arôme fragrance interstellaire
Vaporeuse spirée émanation glacée


Sitôt que je suis né j’ai conquis tous les lieux
J’ai poussé et bâti tué mes ennemis
Inventé et construit j’ai engendré les dieux
Renforçant mon pouvoir toujours inassouvi


Je ne suis qu’une trace perdue dans l’univers
Mais dont la prétention dépasse l’horizon
Des bornes galactiques jusqu’à la déraison
Plus loin que les étoiles et le système solaire


Mais comment finirai-je quelle est ma destinée
Connaîtrai-je la fin de tous les univers
Pour retrouver ma trace reviendrai-je en arrière
Suis-je le commencement ou la finalité


Je suis l’homme une infime poussière ordinaire
Une trace ridicule aux yeux de l’univers
Admirable organisme contenant l’infini
Mais dont la vanité forge l’ignominie


Yfig (recueil : aux ailes bleues du vent)



#4 Abxxx

Abxxx

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Posté 05 mars 2014 - 12:07

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Depuis : L'homme qui écrit

Par michelconrad dans michelconrad' Blog, sur 04 mars 2014 - 06:18

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