Un miroir d'épées entrelacées surplombe l'âtre fumante.
Les ombres tassées autour de la table se reflètent à l'obscur,
Les porte-manteaux alourdis par les médailles militaires,
L'omniprésence symbiotique apparaît sombre et hésitante.
Les quatre gammas ornent la pièce,
Des assiettes aux affiches sur les murs.
Les lèvres posées du maître sur le bord brûlant de cette tasse frémissent.
De peur de la mort,
De la défaite inéluctable,
Lui seul sait.
Toujours est-il qu'il se cache, une fierté de la société de Thulé.
Les derniers hommes autour de lui,
Ses plus fidèles sinon les plus malins,
Restent muets.
Le génie du mal est tombé et ses ailes restent brisées.
Les libertaires s'entendent au dehors,
Le son des détonations se rythmant crescendo.
La tension de l'air épaissi par la fumée
S'ignore et fixe la flamme de la seule source de lumière.
Sur la table, les Lugers sont tous chargés.
Soupir.
Le démon immobile,
Le seul avec encore sur ses épaules ce long manteau noir
Se retourne et dévoile ses larmes à l'assistance.
Seul la fuite lui semble envisageable.
Face à l'echec, ces hommes n'assumeront pas.
D'un geste,
Il leur signifie ce qui sera son dernier ordre.
La porte de sortie.
On ne retrouvera rien d'eux,
Si ce n'est ces manteaux de poussière,
Alignés impeccablement contre ce mur gammé.
Les manteaux de la honte.