Là-bas au bout du monde,
Agacée par le soleil,
Qui lui brûle la face,
A longueur de l'année,
La lune dit sa fronde,
Soudaine volte-face,
En teintant de vermeil,
Sa frimousse satinée.
Secourue par la terre,
Subtilement embusquée,
Le temps d'une éclipse,
Séléné rougeoya.
Hélios, de bonne guerre,
Retint l'apocalypse,
Mais un brin offusqué,
Bouda mère Gaïa.
Impassible, la terre,
Poursuivit son ellipse,
Et la lune débusquée,
A regret se résigna.
Le charme de cette ronde,
Certes bref mais sans pareil,
Dans le cœur laisse sa trace,
A jamais enracinée.