S'il ne reste rien
De mon amour destin,
Pourquoi, pour qui, quel besoin
D'un autre tableau, d'un quatrain?
Au sommet de la douleur, l'écrin
Du souvenir d'elle, pierre d'airain,
Tel une clé de voûte me soutient
Pour rassembler mes forces, oser l'alexandrin.
Et, Poète, je peins ce que j'attends demain
Des mille voyages aux contours incertains;
Je jette les couleurs des jours sereins
Sur la toile usée par les dessins.
N'importe si je me souviens;
Je désire le chemin
Même si, à la fin,
Il ne reste rien.