Je voudrais sur mon balcon
Je voudrais que de mes vingt ans le quart d’heure crucial
Tinte tant que je n’aie comblé le vide en ardeurs bestiales
De quelques nigaudes, si j’en tombe.
Je voudrais dès lors une Elisa bête,
Des gitanes dans mes poumons,
Claquant des doigts dans ma tête,
Sur un balcon à la con.
Je voudrais des tas de fois
Encore la courtiser en vain,
Couvrir son impudeur d’une main
Pour qu’au corps elle n’ait plus froid,
Sur ce balcon à la con.
Je voudrais que m’incombe
L’ultime visite de la vile,
De ses hauts diaphanes
Et fragiles
À ses catacombes,
Ses mille et viles arcanes,
Du bord de notre balcon à la con.
Je voudrais braver les ombres
De l’empire insidieux de Satan,
Car je sais que tu m’attends
Depuis des plombes ainsi,
Dieu sait combien de temps,
Mon agonie,
Mon Elisa pâle Joconde
Qui décèle mon âme latente,
Sera longue,
Sous mon balcon, chère impétueuse.
De mon balcon à la con, je creuse
Déjà l'âpre idée de briser l’argile,
Retrouver la terre promise
Où règne un autre monde,
D’une enjambée agile,
Le temps s’éternise
Et l’air m’inonde,
Je voudrais...
Ô revoir
Enfin
Mon
Elisa
Bête
Je
Tombe
.
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