Quel est ce pays aride où l’homme ne pleure plus ?
Ni en danger, ni menacé il ne rit plus.
Négociant son salut à l’aune de son confort,
C’est la peur de souffrir qui commande ses efforts ;
Emiettant son destin sur les touches du progrès,
Son unique évangile c’est vivre à moindres frais.
Corps et âme sans envergure, volonté vénielle,
Les yeux rivés à la terre, il esquive le Ciel
Redoutant partout, d’y trouver la Vérité,
Partout fuyant les épines de l’Eternité.
Comment chercher encore la Force au fond des choses ?
Comment trouver enfin la Solitude des roses ?
Il veut tout voir et l’Invisible lui échappe,
Et la Grâce, indicible, jamais ne le frappe ;
Ivre de nouveauté, il veut tout écouter,
Et l’harmonie du Silence lui est refusée.
Guidé par les abolisseurs de l’Espérance,
Pas après pas, toujours à coup sûr il avance…
Sur le chemin de ces étouffeurs de géants,
Il avance… emporté par les aiguilles du Temps.
Quel est ce désert où tout s’oublie, tout se perd ?
Malheur à ceux qui n’ont pas soif dans le désert.