Glycine
Le parfum capiteux de la mauve glycine,
Enveloppant et pur, habite l’air du soir ,
Survolant, de l’étang, le limpide miroir ;
Caressant les ombres que le couchant dessine.
Cachée dans la pénombre, une silhouette frêle
Profite des parfums au jardin japonais,
Tirant de la glycine un sentiment de paix.
L’on devine à peine la forme d’une ombrelle.
Quelle intrigue se noue entre les cœurs qui penchent,
Portée par le parfum de cette fleur d’amours ?
Car glycine aux amants sait être un grand secours,
Parlant d’affection aux âmes qui s’épanchent.
Il y a fort longtemps, lors d’une époque ancienne,
Cette scène d’amour se passait au jardin.
J’imaginais ce jeu léger, doux et badin,
L’observant sur ma tasse, antique porcelaine.
Qu’elle était donc jolie, cette petite tasse ;
Sur la porcelaine, les pâles dessins bleus
Illustraient un jardin tranquille et fabuleux.
Oh, pourquoi fallut-il qu’, un jour, on me la casse ?