Je l´ai vu ce matin ,
dans mon lit , dans le train ,
sur les quais ,
sous les brumes
du canal Saint Martin.
De Bombay à Pekin
de Calais à Pantin,
il tourne , il rode ,il veille
ce salaud de lutin
et jamais ne sommeille
sans te lacher la main.
Il s´insère le coquin
dans la vie des humains
et n´abandonne jamais
tout être qui a froid
tout homme qui a faim.
C est l´ami d´une vie
le compagnon fidèle
de ceux qui par malchance ,
un jour ont trébuché
Pour sur il fait du zèle
surtout en fin d´années
quand l ´âge rend fragiles
les faibles et nos ainés
Il traine tous les jours
aux portes des prisons
où sournois il distille
aux paumés son poison
Je le chasse dans le noir,
le harcèle et le traque ,
il se rit de me voir
de temps en temps gagner
puisqu´ il sait bien qu´un soir
je baisserai la garde .
qu´il en profitera
pour tous nous faire crever
Ne crie pas trop victoire
mon petit enfoiré
tu risques un jour de voir
tes rêves endeuillés,
quand bientôt tous ensemble
ferons tourner l ´histoire
pour enfin te niquer
sinistre désespoir..