49 réponses à ce sujet

[Hattie]

Ok, là j'entends mieux... à ceci près, tout de même, qu'il ne faut pas généraliser. Comme toi (je dis tu) je n'aime pas la poésie neutre et lisse, la poésie moderne rimée, ou les joutes à propos des pieds, mollets, orteils... Je n'aime pas davantage la poésie directement psy et pleureuse, la poésie morale, etc. etc. Je trouve cela dépassé et ennuyeux. Mais de là à parler de '' servilité '' ! Le terme est un peu trop réducteur. Sans compter que nous somme sur une forum de poésie ouvert à tous. Parallèlement, il n'y a rien de nouveau dans ce que tu tentes de montrer ou professer : oui, la poésie n'ignore aucun sujet, aucun domaine, mais l'auteur choisit la couleur de ses JE. Tu me fais rire quand tu écris '' on se fout du '' poétique '' ou '' pas poétique '' alors que tu n'arrêtes pas de vouloir professer ce qu'est ou ce que n'est pas la poésie ! Pour exemple, seulement, pourquoi crois-tu que je '' joue '' dans mon '' autoportrait au bleu '' ? Pourquoi tu ne crois pas sincères, authentiques, mes mots ?

[J.G. Mads]

3- Je n'exclus pas davantage les clichés que les jeux de mots : je suis snob ET plouc. Mais le problème, avec l'improvisation, c'est vrai qu'il faut en éviter beaucoup de pièges, de mauvais réflexes, tout en allant le plus vite possible ; pas facile... Mon parallèle entre la cuisine et les arts plastiques est faible. Je vous l'accorde. J'ai hésité à préciser mon propos. Je me suis abstenu finalement. Il se trouve que ce rapprochement est ici d'ordre autobiographique, c'est un témoignage authentique. Qu'y puis-je, moi, si ce que j'observe dans ma vie relève du "cliché" ? Quand je mange chez mon ami artiste, je me régale en effet : j'ai l'impression de manger ses oeuvres ! Il cuisine exactement comme il peint ! Alors, qu'y puis-je ? Si une banalité dit la vérité exacte, qu'ai-je à foutre de sa valeur ordinaire ? D'ailleurs, c'est intéressant, c'est la 2è fois qu'on me reproche un cliché et dans les deux cas il s'agissait de témoignages authentiques, de choses vues et rapportées sans transformation aucune : Connaissez-vous le tableau "Ceci n'est pas une pipe" ? de Magritte ? Faites-vous partie de ceux qui attribuent à Zola toute la crasse contenue dans ses romans ? Les "clichés" existent réellement, certains d'entre eux même disent la vérité : je peux choisir de les décrire sans pour autant tomber moi-même dans le cliché. Je veux dire : Ce n'est pas parce que j'ai peint un crime qu'on doit me foutre en prison, non ? En d'autres termes, ce n'est pas moi qui commets un cliché, mais la situation ou bien les personnes réelles décrites. Mon rapprochement entre la cuisine et les arts plastiques pose le problème de la hiérarchie artistique : vous ne trouverez pas les recettes de Marguerite Duras dans la Pléiade ! Il rappelle aussi la très fameuse ancienne correspondance entre Microcosme (corps humain) et Macrocosme (univers)... encore un cliché ! Pardon, mais pour moi la théorie des correspondances baudelairiennes n'a presque pas pris une ride.   

Je termine et je vous explique après le problème de votre dernier poème.

Bon. On parlera mystique plus tard. Voyons votre texte.

 

 

Ce cœur-tissé qui s'agite sous la toile
ce cœur-jeans qui s'allonge
étroit
la page est bleue
papier édenté
sur le bord droit en bas
pleine et bleue, brassée à l'acrylique
la déchirure
dans le sens de l'horizontal
bleu sombre, pétrole, cobalt
c'est cela cobalt
rayé large par les poils du pinceau
pétales,
effilochée
tout ce bleu, ce bleu
partout ce bleu
voile entre temple et nuit
où tout serait pierre
pierre arrêtée
voix qui s'éreintent
soleils qui se relèvent
brain
La rêverie si souvent
reste ma préférée,
la perfection du bleu
figée. Uni.
Huis
obsession d'un mot qui viendrait
seul hanter mon être dormant
ciel percé,
roche de ciel, enfin
le tissé, le flou, le froissé
fleurettes noires et bleues
pleines peaux
collées
Soutien de la chaleur

Hattie, croyez-vous sincèrement que ce texte se hisse au niveau du BLEU (dont tout le monde se fout, au passage) ?

et même si vous parveniez à dire le bleu, le lecteur ne serait pas plus avancé !

s'agit-il d'un poème pour les aveugles ?

c'est du braille pour mémé

du tricot à-la-manière-de

rêvasser ne suffit pas

il vaut mieux se taire que de gazouiller ainsi sur tout le tissu qui vous entoure

allez-vous en tricoter encore longtemps comme ça des napperons de toutes les couleurs ?

pourquoi faire ?

et votre "Soutien de la chaleur" final schlingue le vieux soutien-gorge

ça vous va, comme critique ?

[Hattie]

Je me régale, là, dans ce que tu dis. Je te demande seulement un peu de temps car je ne peux pas répondre correctement, comme cela, instantanément et à tous tes rajouts, faisant mille choses à côté...

Ainsi, cela te permet de continuer tes propos... Je te répondrai.

[J.G. Mads]

"Ecrire en gros caractères, en lettres capitales avec des phrases courtes lorsque l'on est en colère, pardonnez-moi, mais c’est à peu près aussi original que le regard de braise ou l'amour-toujours ! Ce ne sont que des conventions et il y a longtemps que je ne crois plus ni à la mimésis ni au cratylisme." dites-vous Anwen...

ces "conventions" présentent l'intérêt de rappeler le lien étroit qui existe entre poésie et arts plastiques, en l'occurrence

par exemple, des éclaboussures sur une toile trahiront toujours une certaine vivacité, vous n'y pouvez rien

 

c'est peut-être une convention, mais c'est vrai : l'éclaboussure est une trace tonique qui contient toute l'énergie de départ 

le poète ne doit pas lésiner sur les moyens, s'il veut communiquer son émotion au lecteur, il doit faire flèches de tout bois

comme je l'ai dit, j'écris en général sous le coup de l'émotion

 

je prenais l'exemple simple de la colère et des gros caractères : il n'y a aucun jeu de ma part, je ne fais pas semblant, je suis effectivement en colère, donc je perds mon sang-froid, ma raison, etc., réellement : ce n'est pas une comédie, c'est spontané : comme quelqu'un qui serait agressé dans le rue et qui ramasserait le premier objet qu'il trouve pour se défendre

La poésie n'est PAS un jeu.

[J.G. Mads]

Pour moi (et pardon pour ce nouveau cliché) la poésie est une question de vie et de mort. La poésie, l'Art, la création, le style.

Rien de pire que de parler pour ne rien dire.

Nous n'avons pas plus besoin de poèmes sur le bleu que sur le jaune, le rouge, le vert émeraude. On s'en branle.

On s'en branle des fleurs et des abeilles.

On s'en branle du chant des oiseaux, du vol furtif des hirondelles, de ce que rêvent les chats.

On s'en branle du velours comme de la soie, et des papillons. On s'en tamponne.

Tout ce qui compte, c'est l'inventivité, la créativité. Et je ne parle pas de cette fausse inventivité, de cette vaine créativité qui consiste à épaflatter le public.

De créativité naïve, désintéressée que je cause. Pour moi l'Art est une entité aussi indifférente que la Nature (si on veut encore user de ces antiques catégories).

Les artistes ne devraient pas vendre leurs oeuvres, on devrait les préserver de tout contact avec l'argent ; ils ne devraient rien payer jamais. Pour les artistes (je parle de ceux qui sont nés artistes et qui n'ont pas pu faire autrement que de sacrifier leur vie, de l'offrir tout entière à l'Art), la vie, justement, devrait être totalement gratuite.

Pour moi, les vrais artistes, les vrais poètes sont des saints.

Je l'ai déjà dit, je me répète tant pis : ces saints, ces artistes, ces poètes existent dans TOUTES les catégories.

PHILOSOPHIE (F. Nietzsche), BOXE (M. Tyson), PHYSIQUE (A. Einstein), FOOTBALL (E. Cantona), MODE (J. Galliano), PEINTURE (JM Basquiat), MUSIQUE (Kurt Cobain), etc.

[J.G. Mads]

La création artistique, je ne puis l'envisager que comme affranchissement, arrachement, sécession.

C'est clairement la seule alternative au suicide, si j'y réfléchis bien.

Pourquoi je ne supporte pas ce faux bourdonnement bourré d'aberrations, toute cette poésie qui imite la poésie. C'est nul et illimité. Moi je suis bon et borné.

à la manière qu'ils écrivent, on devine qu'ils sont incapables, dans leur vie, de distinguer l'original de la copie

je fais une pause, je reviens plus tard

[Hattie]

Voyons votre texte.
 
 
Ce cœur-tissé qui s'agite sous la toile
ce cœur-jeans qui s'allonge
étroit
la page est bleue
papier édenté
sur le bord droit en bas
pleine et bleue, brassée à l'acrylique
la déchirure
dans le sens de l'horizontal
bleu sombre, pétrole, cobalt
c'est cela cobalt
rayé large par les poils du pinceau
pétales,
effilochée
tout ce bleu, ce bleu
partout ce bleu
voile entre temple et nuit
où tout serait pierre
pierre arrêtée
voix qui s'éreintent
soleils qui se relèvent
brain
La rêverie si souvent
reste ma préférée,
la perfection du bleu
figée. Uni.
Huis
obsession d'un mot qui viendrait
seul hanter mon être dormant
ciel percé,
roche de ciel, enfin
le tissé, le flou, le froissé
fleurettes noires et bleues
pleines peaux
collées
Soutien de la chaleur

Hattie, croyez-vous sincèrement que ce texte se hisse au niveau du BLEU (dont tout le monde se fout, au passage) ?

et même si vous parveniez à dire le bleu, le lecteur ne serait pas plus avancé !

s'agit-il d'un poème pour les aveugles ?

c'est du braille pour mémé

du tricot à-la-manière-de

rêvasser ne suffit pas

il vaut mieux se taire que de gazouiller ainsi sur tout le tissu qui vous entoure

allez-vous en tricoter encore longtemps comme ça des napperons de toutes les couleurs ?

pourquoi faire ?

et votre "Soutien de la chaleur" final schlingue le vieux soutien-gorge

ça vous va, comme critique ?

A propos de l' Autoportrait au bleu, - et dire le BLEU – je ne vais pas faire une étude de texte avec vous ou jouer au professeur (que je ne suis pas). Je trouve que la poésie se prête assez mal à l'analyse de texte sur un forum, et je ne vois pas l'intérêt d'un tel exercice. On va laisser au lecteur l'opportunité ou pas d'entrer dans CE bleu. Sauf à éclaircir 2 ou 3 points :

CE bleu-là, à ce moment-là, dans cette disposition d'esprit-là, dans cette disposition physique et matérielle-là, comme une continuité d'émotions ; ce qui n'est pas LE bleu, tout le bleu, ni le napperon, ni le tricot... On a échappé à la layette, bizarre, les mémés tricotent pour leurs petits enfants. Je me moque, là.


Que tout le monde s'en foute, probablement, … et il n'y a pas mort d'homme. Car, contrairement à vous, je ne prétends pas '' la poésie à la vie à la mort '' ! '' La poésie alternative au suicide '' n'est pas vraiment mon truc, et ce truc bâché et rabâché est cliché, hyper-cliché, facilité, servilité (là, oui, servilité !)

Tout au plus ce petit texte, Autoportrait au bleu, est-il une page de mon journal émotionnel. Poétique. Et je ne joue pas. Vous parlez d'écriture sous le coup de l'émotion, ce que je comprends 1000 fois : voici un spécimen d'écriture sous le coup de l'émotion. Intégralement. Avec les larmes dans le bleu. Non pas de sensiblerie mais d'émotion, brute, vraie, pleine, instantanée, inattendue, sans tricherie. Que vouliez-vous que je sorte de ces mots ? Rien. Parce que c'est ce que j'ai réellement vécu en regardant un tableau de Pierre Célice.
J'avais le stylo sous la main, j'ai écrit. Point. Esthétique, pas esthétique, braille, mémé, tricot et tout le bla bla qui cherche à dégringoler l'autre, je m'en contrefous ! Ce que j'ai vu, ressenti, pénétré... est là. Qu'elle ressorte ou pas, il y a bien dans ce texte une émotion du bleu... Ce n'est pas un tissu, un napperon, un tricot, un fichu, un soutien-gorge... mais 3 matériaux qui se chevauchent, réellement, dans la position où j'étais : peinture / papier collé / (Célice) et tissu (mon vêtement). C'est une vision et cette vision je la garde comme telle. Vous qui parlez de lien étroit entre Poésie et Art plastique, cogitez ! Je suis, d'ailleurs, assez satisfaite du '' braille pour mémé '' car qui dit '' braille '' dit toucher, dit lecture, dit vision transversale... Quant à '' mémé '' ce n'est pas le pire qualificatif quant à la féminité qui s'amuse ! Ceci dit, je ne suis pas une mémé, j'y tiens.

'' schlingue le vieux soutien-gorge '' (!) c'est une formulation lapidaire plus '' plouc '' que '' snob '', si vous me permettez. Et cela démontre tous vos clichés … et conventions. C'est à se demander si vous connaissez ou comprenez vraiment Barthes ...

Je reviendrai sur le reste....

[J.G. Mads]

hé ho j'e m'en balance de Barthes

 

c'est vous qui tenez à parler de lui

[Hattie]

que je sache... vous nous avez bien conseillé son Journal de deuil ;
j'ai de quoi penser que vous ne vous en foutiez pas tant que ça.

Dans l'ensemble, vous êtes très incohérent.

[J.G. Mads]

et puis arrêtez avec vos "clichés" partout

 

ce mot désigne précisément le manque d'imagination, la banalité idiote

 

or, je vous répète que je n'ai pas choisi d'être poète, je suis né ainsi !

 

ceux qui naissent avec des cheveux châtain, vous leur reprochez leur manque d'imagination peut-être ?

j'aime bien Roland Barthes mais je ne pense pas à lui quand j'écris, il n'est pas vraiment un modèle pour moi, j'en ai d'autres

je m'en fous de Roland Barthes

 

alors arrêtez de m'emmerder avec vos "clichés" et vos "Roland Barthes" putain

[Hattie]

mais non, mais non... vous confondez tout
c'est vous qui reprochez ceci ou cela aux autres
je ne fais que vous renvoyer vos arguments et mauvaise foi

Je ne peux pas répondre de post à post
je vous répondrai globalement

[J.G. Mads]

on dirait que vous collez VOS obsessions sur moi

 

arrêtez tout de suite

[Hattie]

en fait, vous jouez les profs
et les élèves doivent se taire
ok, c'est mieux ainsi

[J.G. Mads]

je perds mon temps,

 

encore une fois, ne faites qu'une seule chose : écoutez-moi bien avec vos yeux

 

&

adieu

[J.G. Mads]

Celui qui dit la vérité se soucie peu de savoir si ce qu'il dit est un cliché, finalement ce problème n'en est un que pour les imposteurs et les faussaires.

 

Celui qui dit la vérité est le mieux placé pour savoir qu'il est radicalement original, même s'il ne fait que répéter ce que d'autres ont dit, qu'est-ce que ça peut bien foutre s'il s'agit effectivement de la ou d'une vérité ? Celui qui ne parle que de ce qu'il connaît dit souvent la vérité. Le nombre de vérités n'est pas infini comme le nombre de mensonges. L'originalité, c'est de dire la vérité. Tout le monde ment.

[J.G. Mads]

cool

 

te fatigue pas mon vieux je m'arrache, là

 

on causera plus tard, dans quelques jours, quand je reviendrai sur Terre, si toi t'es pas déjà reparti dans le cul de ta galaxie rigolote

 

J. gunz

[serioscal]

Diable :-/

[Hattie]

Hé, Bibi, t'as oublié des '' j'aime ''

[FlyingK]

Effectivement,

 

Je m'agenouille devant toi Ô grand Dieu créateur qui daignent nous expliquer à nous simples mortels les vecteurs invisibles de l'Art que tu sembles seul connaître par delà ta vision omnisciente. 

 

Je t'écoute attentivement, 

Je bois tes paroles, 

 

Merci! 

 

 

Mais attendez, le vernis semble se craqueler.. Du vernis? 

 

Ma foi, j'eus été bien sot de continuer dans cette voie.

Je ne vois plus grand chose désormais...

 

La couleur du lieu change et au centre,

J'aperçois un homme.

 

La misanthropie de comptoir, la solitude, la suffisance, la prétention, la bêtise, l'aigreur et la haine le caractérise.

Cette homme est ridicule, 

Tellement que j'ai de la tendresse pour lui.

 

Suicidez-vous.

 

Vous aurez surement l'occasion de fusionner avec votre ego, de vous masturber sur votre image auréolée.

De cet acte peut-être naîtra quelque chose de plus grand que l'Art, plus fort que Cantona!

 

Vous êtes le contre-exemple de TOUT ce que vous dénoncez, édictez, prèchez.

Vous êtes l'Aporie.

[Hattie]

Fichtre ! Pour une intervention c'est une intervention...

Bibi va venir mettre '' j'aime '' : attends