5 réponses à ce sujet

[Ariel]

Magie

« - On commence la représentation… » annonce le clown,
Mamelles vertes ceintes serrées dans l’uniforme de soi.
Entre ses mains jonglent les dures lois de la physique et du temps
-mais déjà les nez bariolés des humains commerces
Prêts à fuir, de ses trop larges poches.

…les trois notes de l’accord majeur sonnent faux,
Tu crées le vrai comme un habit de -ta- lumière
Début, comme Fin t’échappent
Du dernier au premier vagissement,
Sol martelé du sang de ton ignorance.

Où est ta vérité ?


Seco

Une armée de branches aux dociles brins de paix
Soldats agités sur les basques
De conquistadors en déroute

Mais c’est plus loin, encore.
- Essaie de nouveau.

La main sur l’écorce traverse une immédiateté
Pour toucher à de lointains instants où l’image
Portée en couches par les pères de nos pères,
délivre le plus rupestre et le plus épuré de tous les messages

Là, grimper aux fourches haut-saisies, et se tenir
Embrassé d’air debout ouvrant dans la transaction de l’hirondelle
Un passage,
A dérober jusqu’au noyau une poignée de douceur.

Et l’étendre sur son ventre comme une juste naissance


Lechal

Encore chaude de l’asador
La peau du cochinillo
Derrière le léger rance
De la graisse qui le toucha

Sentir la reliure
Le croustillant du cuir ;
Prêter l’oreille sous la langue,
Et l’absoudre de toute cette littérature

Mil y una noches

[Padej]

...

(Pas de tilde pour le n je vais donc le souligner : n ! )

Extrana y arrestada historia escapada de tus suenos.
Las palabras se arrollan arriscadas y arrobadoras...

Muy fresco y agradable cuadro.
Bien à toi.

...

[Carla.]

Je n'ai pas la clef, néanmoins, cela me renvoie au rire ou à la poésie, actes de résistance de l'esprit face à la barbarie...

[Ariel]

Pas de clef non plus, mais "Entrez-donc", c'est ouvert.
Ce sont des textes que mes désordres avaient rangés à proximité.
Un de l'ère primaire, un gribouillis sur un carnet de voyage,
et le tout récent, en cueillant les olives.

C'est vraiment l'auberge espagnole.

...

Je suis un admirateur -fou- de Rodin.
Et de sa capacité à extraire d'esquisses, ou d'anciennetés,
des fragments qu'il articulait avec de nouvelles créations.
Probablement parce que ses inspirations le ramenaient toujours au même sujet.

Ce qui n'est pas le cas de Seco y Lechal,
de briques et de brocs.
Tant mieux je ne suis pas Rodin...

[Fleur de Lotus]

Je suis entrée dans ton auberge espagnole...
Magie "Tu crées le vrai comme un habit de -ta- lumière Début, comme Fin t'échappent"...j'aime...peupler ce milieu entre le début et la fin...ne pas écrire le mot fin...ou sans cesse faire des débuts et des fins...nouveauté...
tes "bribes", très belles...
Seco...Sec...arbre sec..."Mais c'est plus loin, encore.- Essaie de nouveau." Recommencer...Sensualité et force pure et douce de ce contact avec l'arbre-nature...Mémoire de l'homme ancrée depuis la préhistoire...art rupestre...alors il n'y avait pas encore de langage ou un autre langage...
Lechal...pourrais-tu m'éclairer sur le mot Lechal (curiosité ou envie d'apprendre...)?
Sous le cuir des mots en revenir à l'essentiel, après le trop plein lu de littérature revenir à l'écriture de soi, s'épurer...pour s'exprimer...
Rêves de mots...mille et une nuits...
tes mots interrogent et poussent la curiosité...aller au-delà...rêverie au-delà de ta poésie...

Rodin...oui...Camille Claudel...aussi...sculptures...plaisir du toucher...j'ai eu la chance lors d'une expo (en catimini) d'avoir pu poser très discrètement et laisser glisser mes mains sur des sculptures de Rodin...plaisir sensuel intense...sentir l'oeuvre par les mains...je trouve que la sculpture au-delà du regard devrait être faite pour être touchée...on a alors une perception accrue de l'oeuvre...et idem pour de la scupture plus contemporaine, ces sculptures de marbre blanc...le toucher...au-delà de l'écrit et du visuel...

Merci pour tes très beaux textes toujours incitation à plus...un voyage.

[Ariel]

Lechal : de lait

A bien y regarder, après
- parce que sur le moment, je crois que c'était parfaitement aléatoire -
c'est un texte de "bouche".

La lèvre, la langue, la dent, le goût.

Pierre Gagnaire (en écriture, j'essaie de me débrouiller tout seul,
mais au piano, un seul maître à bord),
dit que les animaux de lait n'ont en fait qu'un goût neutre.

Je me souviens de ce cochinillo, à Avila
pour la texture de la peau,
et pour m'être dit qu'il y avait là un livre,
une lecture par bouche interposée.
Comme le tronc de l'olivier peut raconter une foule de choses à la paume de la main
- et c'est peut-être là que se niche la sensualité.

Les mamelles vertes, je me souviens, c'est la nature.
Les deux premières strophes, elles devaient être en phase avec le mot "illusion", et ensuite le mot "réalité"
- Pétard, c'est loin ... Il faut dépoussiérer ...

Les mamelles vertes ...
Finalement c'est assez nourricier.