De ces déserts où rôde un désespoir affamé
Où l'aube n'advient plus
Car même le soleil les oublie
De ces déserts où l'on jeûne
Plus de quarante jours sans miel ni sauterelles
Ni même la tentation
De ces déserts où solitaire
L'être enfin se détache et s'accouche
De ces déserts
Où le talon impatient commence à battre
Le rocher encore froid de la morsure des étoiles
De ces déserts
Où la vie coule à nouveau dans les veines
Faisant naître un jour plus clair
De ces déserts
Où le cœur repart et se meut léger
Délivré de toute peur qui ne soit plus noire
Que cette nuit archaïque
De ces déserts
L'être revient si différent
Que nul familier ne le reconnaît