Dans mes pas se glissait la pénombre d'un ciel venu clore le jour,
Un point d'orgue passait comme un souffle d'hivers pour éclore à son tour
En éclats de lumière au silence assonant d'insolentes célestes,
En semblant d'éternel, enivrant d'innocence où les cœurs se délestent.
Du lys en si bémol
Assoupi sous la pluie,
Esseulé sur le sol
De son âme éblouie,
Un arpège s'envole
Et souligne la nuit
De l'ivresse frivole
Qu'une larme séduit.
Au-delà de l'écume où l'azur évapore une épure de soir
S'éveillait dans la brume un fragment de mirage incertain d'émouvoir :
Un sourire d'automne, une foi monotone écoulant sur la toile
Ce néant élancé, une lance à danser, tourbillons d'une étoile.
Comme une île attendue,
Sous un rêve d'onyx,
Comme une ire perdue
Suit l'archéoptéryx,
Un sonnet assidu
Surannait un suffixe
À l'instant confondu
Par la brise au son fixe.
Et je voyais renaître, au loin, l'inaccessible
Esprit de mille instants sous un voile d'oubli,
Dont le vent s'amusait à siffler l'indicible,
En cédant le parfum d'un visage anobli :
Visage de l'enfant que je fus autrefois
Les yeux dans l'infini, le cœur empli de rêves,
Dessinant d'un regard cette prière : «Sois
Celui dont j'ai rêvé à l'heure où je m'achève.»