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6 réponses à ce sujet

#1 Hannah9

Hannah9

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Posté 23 novembre 2014 - 06:16

La page, fatale, en laquelle je te parle mer, de rien mer. De rien. Née parallèle aux souffrances de plomb, hors de mer, où ton visage noyé se consumait. Mémoire aux vagues interdites, aussitôt écrasées contre la pierre dévorante, désireuse d'oubli. Oh mur de mémoire ton paysage d'enfant. Apeurée je te parle et te prends dans des bras détachés croisés noir.
Grand ciel, strié d'absence. Tu n'es pas d'air, ciel, t'arrive-t-il de t'ouvrir ?
Nous - rejetés en ta grandeur, abîmons nos yeux au dedans de nos gorges et : parlons, ne parlons pas, t'enlaçons de plein ventre. De pleine distance de rien.
Absence, à son oeuvre confidente. Qui, par qui se submergea-t-elle ? Sa rumeur abîmée reçoit le soleil engorgé, miroite verte sur la pureté du don. Ce n'est pas un soleil, cette messe scintillante par où le jour advient. Elle est pour toi, absence, mer sans figure dont le cri s'amenuise en voyelles sacrifiées.

Blanche. légère césure, surplombante. Aux extrêmes de mer à marée ralentie, ailes d'
alors - tu perds de ton sel qui s'en vient alourdi, chanter des lèvres bleues la relève du nom.
Nous creusons ton soupir d'alfange,
sous le palais majestueux margellé : astronomique -
nous couronnons le soleil de plomb, tu as noyé la ville
dans nos yeux.

Cohue. Vénitienne. Au panier, cueille alors
ses alleluias.
"rien n'est perdu" dis-je, en montant
mon nom
s'effondre en sa part alcaline, cendrée de
marbre prophyre jaspe albâtre algides,
au paradis du soupir, mentant
au grand lit de parade :
antisite site antisite.

et tombe tombe et tombe de nuit, réel,
dans l'oeil du taureau j'alune
ton nom réel de plomb - agonise :
pour te trouver.
celle qui alèze sans rémission, l'étoile, la suivante
me regarde monter, embrasser, monter
la grande cohue des astres.

je la laisse décapitée et la quitte entière, sombrer dans les entrailles
d'une autre débordée, du vaste lit de mer,
sombrer aux margelles, du vaste chiffre-puits : vacillante

Al-
dabaran,
ton oeil n'a plus de tête.
je compte tes quatorze cils battant la pluie dès
lors, tu te détaches du lot des nourrices, nymphéa lotus
à dos de mer, otage, à dos
exclusive
et allaites ton absence -

rouge, brillante et rouge : vacillante,
aphonique debarante,
en avant des bleues vertèbres, allant
tu te disloque en rafales et avant poindra
détachée, détachée détachée
à te plier le ventre.

Rien n'est perdu, oh mer,
oh mur -
privée de naissance, diffusée dans l'oubli, orphéline :
rayo-néonne ouverte sans appel, alphonique.
sur la page striée se fera-t-elle
exploser ?



#2 denis_h

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Posté 23 novembre 2014 - 06:28

quelques mots rares que je ne comprends pas. tout cela est assez filandreux et abscons, mais pourquoi pas. apparemment c'est un sujet tournant autour de la mer. alors oui, c'est pas mal, mais je ne rentre pas vraiment dedans.



#3 Hannah9

Hannah9

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Posté 23 novembre 2014 - 06:51

Cher Denis,

merci pour vos impressions. Je ne dirais pas que "tout cela" tourne autour de la mer, ou le dirais peut-être avec plus de prudence, en évitant le mot de sujet. Cette sorte de vocable, à mon sens, a surtout tendance à faire écran, empêchant d'emblée de lire le poème, et donc de se laisser atteindre par sa loi. En revanche, une fois faite l'épreuve de la lecture, lente et attentive, il est tout à fait possible de dire qu'un poème nous demeure obscur ou ne nous touche pas. Merci donc de votre passage.

Bien à vous,

H



#4 bɔētiane

bɔētiane

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  • Une phrase ::"Les mots sont une peinture des choses"

    boetiane.com

Posté 23 novembre 2014 - 11:23

bonsoir Hannah

 

quel plaisir de te retrouver par ici, dans ce nouveau texte, très dense, extrême -de confins

 

je lis, par petites lampées^^

                 -effervescente

parce que j'aime ces mots à la fois éparpillés et serrés, ouverts en boucle sur l'absence

                              -la page / la mer, les murs - mer sans figure / le ciel / la mer / la page

 

je ressens la force gravitationnelle des espaces souverains

        la rotation des vides autour de l'être

     à peine debout, est-il

l'œil injecté de rouge -Aldébaran fouille, scanne, azimute les immensités, en orée des margelles

les mots remuent, fusent, infusent, atomisés au centre de leur géante rouge, des mers inversées, des néants, des naissances aux messes scintillantes

 

                     nymphéa, lotus à dos de mer, otage

 

                     sur la page striée se fera-t-elle exploser ?

 

je ferme la paupière, reformate, crypte, adapte à ma propre matrice

              étant devenue soudain riche, j'emporte tous tes mots comme une petite voleuse

reçois les miens

 

merci  : )



#5 Anwen

Anwen

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  • Une phrase ::«La route vers l'inconnu est toujours bienvenue»

Posté 24 novembre 2014 - 06:41

Hé ! Quelle évolution ! :)

#6 AURE

AURE

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Posté 24 novembre 2014 - 07:45

je viens le déguster

à nouveau

les vers s'échappent

comme des flammèches

rebelles



#7 Hannah9

Hannah9

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Posté 25 novembre 2014 - 06:41

Merci pour vos passages !

 

Boétiane, c'est un plaisir de te retrouver. J'ai peu écrit dernièrement, il me fallait du temps pour y revenir. Je n'entendais plus.

Ton attention est toujours bien émouvante et ta lecture : personnelle, comme en témoigne ton riche commentaire, en manière de poème.

je t'embrasse, merci pour cette fidèlité.

 

Joie de voir aussi passer Anwen - je ne manquerai pas d'aller lire tes petits derniers - et Aure, à la concision fulgurante.