La page, fatale, en laquelle je te parle mer, de rien mer. De rien. Née parallèle aux souffrances de plomb, hors de mer, où ton visage noyé se consumait. Mémoire aux vagues interdites, aussitôt écrasées contre la pierre dévorante, désireuse d'oubli. Oh mur de mémoire ton paysage d'enfant. Apeurée je te parle et te prends dans des bras détachés croisés noir.
Grand ciel, strié d'absence. Tu n'es pas d'air, ciel, t'arrive-t-il de t'ouvrir ?
Nous - rejetés en ta grandeur, abîmons nos yeux au dedans de nos gorges et : parlons, ne parlons pas, t'enlaçons de plein ventre. De pleine distance de rien.
Absence, à son oeuvre confidente. Qui, par qui se submergea-t-elle ? Sa rumeur abîmée reçoit le soleil engorgé, miroite verte sur la pureté du don. Ce n'est pas un soleil, cette messe scintillante par où le jour advient. Elle est pour toi, absence, mer sans figure dont le cri s'amenuise en voyelles sacrifiées.
Blanche. légère césure, surplombante. Aux extrêmes de mer à marée ralentie, ailes d'
alors - tu perds de ton sel qui s'en vient alourdi, chanter des lèvres bleues la relève du nom.
Nous creusons ton soupir d'alfange,
sous le palais majestueux margellé : astronomique -
nous couronnons le soleil de plomb, tu as noyé la ville
dans nos yeux.
Cohue. Vénitienne. Au panier, cueille alors
ses alleluias.
"rien n'est perdu" dis-je, en montant
mon nom
s'effondre en sa part alcaline, cendrée de
marbre prophyre jaspe albâtre algides,
au paradis du soupir, mentant
au grand lit de parade :
antisite site antisite.
et tombe tombe et tombe de nuit, réel,
dans l'oeil du taureau j'alune
ton nom réel de plomb - agonise :
pour te trouver.
celle qui alèze sans rémission, l'étoile, la suivante
me regarde monter, embrasser, monter
la grande cohue des astres.
je la laisse décapitée et la quitte entière, sombrer dans les entrailles
d'une autre débordée, du vaste lit de mer,
sombrer aux margelles, du vaste chiffre-puits : vacillante
Al-
dabaran,
ton oeil n'a plus de tête.
je compte tes quatorze cils battant la pluie dès
lors, tu te détaches du lot des nourrices, nymphéa lotus
à dos de mer, otage, à dos
exclusive
et allaites ton absence -
rouge, brillante et rouge : vacillante,
aphonique debarante,
en avant des bleues vertèbres, allant
tu te disloque en rafales et avant poindra
détachée, détachée détachée
à te plier le ventre.
Rien n'est perdu, oh mer,
oh mur -
privée de naissance, diffusée dans l'oubli, orphéline :
rayo-néonne ouverte sans appel, alphonique.
sur la page striée se fera-t-elle
exploser ?