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à Nadia Berquet ;-)


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2 réponses à ce sujet

#1 dragon dé-bridé

dragon dé-bridé

    Rime eMBalLAnTE

  • Membre
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  • 1 648 messages
  • Une phrase ::Je m'en allais de TLP

    Et puis un arc en ciel m'a rattrapé.

    Je poste à nouveau (mais au lieu de descendre ici mes textes, maintenant j'essaie de les élever partout... RE-BONJOUR TOUT LE MONDE !!! 😎 )

Posté 23 janvier 2015 - 05:30

Silence d’or et cri de plomb

 

 

« Very noise about nothing… »

W.SHAKESPEARE

 

«… Toute l’invention consiste à faire quelque chose de rien »

J.RACINE

  

    

Au mauvais lecteur qui lit sans revers

« Vous qui lisez trop vite et de travers ! »

 

Alors adieu plaisirs des vers !

 

Ainsi qu’aux mortes âmes du Léthé

Dormantes –l’œil morne et vide –

Puissent-elles dés l’été

Se délecter de ces beaux vers d’Ovide

 

 

 

L e  repère  d ’ un  leurre  environné  de  bruits

D’échos lointains et lourds tombant comme des fruits

Secs ! Morte saison ! Mois de mes secrètes plaintes,

Bordé des vents creusés au doré de mes plinthes,

A  craint  d'une  lueur  de  ce  crane  rusé

Que  je  ne  sorte  voir  contre  ton  mur  usé

D’où provenait ce cri ! Qui croyait sans me craindre,

Insoucieux de mon gré, se plaire à pleurer, geindre,

Se plaindre –et pire !– oser périr de mes douleurs ?

Douleurs de jais peut être … Etrangère à des pleurs

La neige n’y prêtait qu’une douleur moins tendre

Car  la  puissance  lente  est  lasse  de  m’entendre

« Qu’ une  femme  aussitôt  , le  visage  défait,

Apparaisse vaincue et sans le moindre  effet ! »

 

Toi ,  l’éclat  qui  repose  à  peine  près des rives,

Tu sonnes, rose, un glas, ce glas que tu dérives

Car imitant ma lyre !

 

                                     Ô  rires  doux  d’ enfants !

Vois-je luire, abreuvoir, au lieux d’élégants faons,

Le carmin d’une joue et l’essaim qu’une femme

A cousu de  ses seins ? Etant  nu  je  l’affame

De charme et de caresse, ô  si  chaste  pourtant,

 -si chaste étant ma chair, mon cœur chéris par tant !-

 

 

 

Mon cœur murit encor, ma voix se voile et mue…

 

 

 

Femme aux seins m’affolant qu’elle remue émue

Femme  ainsi se remue  au bord  de l'abreuvoir,

Le fleuve se murmure, à l’envi, que peut voir

Le moins vivant qu’elle  a,  sans  forme, l’azalée

Et d'ombre sans talent ,  des  flammes  s’ étaler,

Ton ombre qui formait, lasse amorphe affalée

Sein bronzé, sombre et fin : le feu : fleuve salé !

 

 

 

Serait-ce d’un murmure à cette  heure  les  roses

D’une morsure morte où vous heurtez moroses,

Pour  éteindre  du  moi  -sentiments d'horloger !-

Du pleur que je sentais ce qui sentait, logé ?

 

 

 

Glissant en mon endroit nos ombres singulières,

Lestant  contre mon cœur leurs vagues régulières,

Serait-ce, instants maudits, folles âmes, les temps

Où je devais t’aimer ?

 

 

                                     Le sais-tu, tu t'étends

O troublante et peut être un peu moins ingénue,

Ce qu'un ciel sait corrompre à l'oisiveté nue?

 Amour habilement vise un creux souterrains

Quand du désir présent d'un plaisir sous tes reins,

Ruse, brise ce corps de vains noeuds et de flêches,

Du venin de l'amour, de ses brulantes lèches,

Coule un poison qui dit " tu ne t'appartients plus

Cet homme qui te plait c'est à lui que tu plus

Atteinte en ce détour de l'étreinte tintée"

Ton coeur n'est plus à toi ! Ton âme, l'empruntée

D'un destin de tisons ou d'un dangeureux voeux

Chuchote à la beauté: "je t'aime et je te veux !"

Rien !... Rien n'éteint ton coeur atteint (pas même l'arme)

Frappé d'une eau fatale et d'une intime larme

Ton parfum féminin si finement félin

Quand ce claquement calme et sombre de vélin

Où tout de toi s'immole ! Informe comme l'âme,

Est l'ombre, est ce bûcher, parfum de toute flamme

Teinte, est de bronze et d'or discrètement rouillé,

J'y discerne du cri du sombre et du souillé

De ma nuit d'infécond cette lune ravie.

L'horizon noir, lilith, des confns de ma vie.

 

Des secrets de mon être il ne reste qu'un fond

Il s'y creuse en ce corps, se tord et se confond,

Comme un silence craint au coeur de ta tempête !

 

 

            **************************

 

 

Serais-tu sourde aux mots que l'écho te répète,

Cette folle influence au flanc de mes bas mots

Quelques mots sous le vent, soulevant des rameaux ?

 

Elle ne me voit pas mais seule après ses roches

Proche de mon pas (belle et faible !) ses reproches

Des poignards longs et froids élancés sous des seins

J'en connais l'avenir, j'en hûme les desseins !

 

 

                  ***********************

 

 

Mon coupe gorge est là pavé de guillotines !

 

Mon coeur qui m'a lutté, mutilé tu mutines

Contre ton corps, ce corps où tu contraint ton bras

 

C'est par un cri de lèvre embrassé de cobras

Que la molle âme agit dont le baiser me frôle

Ta lèvre enlève-moi ! N'est-ce pas la ton rôle ?

 

 Je jette sur ta chair mon geste souverain

Cher pour son éclat, cher, je suis LE pellerin

Ô ma femme aux traits francs qui ne sait qu'elle m'aime

Je te relevais tant que j'ajoutai bien même

A tes eclats du mien ! Ne suis-je ta beauté...

 

Par tes vers par tes pieds ce rocher, bot, botté ?



#2 MaxLouis

MaxLouis

    Tlpsien +

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  • PipPip
  • 27 messages
  • Une phrase ::Je vis, tu vis, c'est étrange !

Posté 23 janvier 2015 - 06:36

Bon jour,

 

Apollon et Daphné, n'auraient pas mieux exprimés ces vers :)

 

Max-Louis



#3 FlorentM

FlorentM

    Tlpsien +++

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  • 2 721 messages
  • Une phrase ::J’écris lorsque je n’ai rien
    à ne pas écrire.

Posté 26 janvier 2015 - 09:41

Quelle hommage à cette auteure ! C'est un vrai fleuve de sons et d'images à la gracile insolence que tu nous offre ici ! Merci Dragon pour ce partage !