7 réponses à ce sujet

[bakou]

 

Enfant ! si j’étais roi, je donnerais l’empire,
Et mon char, et mon sceptre, et mon peuple à genoux
Et ma couronne d’or, et mes bains de porphyre,
Et mes flottes, à qui la mer ne peut suffire,
Pour un regard de vous !

 

Si j’étais Dieu, la terre et l’air avec les ondes,
Les anges, les démons courbés devant ma loi,
Et le profond chaos aux entrailles fécondes,
L’éternité, l’espace, et les cieux, et les mondes,
Pour un baiser de toi !

 

Victor Hugo, Les feuilles d’automne

 

Enfant ! puisque je ne suis ni Dieu, ni roi
Puisque je ne possède rien
Je donnerais l’air que je respire
Et mon cœur qui bat
Et tous mes printemps à venir
Et mes rires de grand enfant
Et mes rêves et mes espoirs
Et mes souvenirs du bon vieux temps
Pour un instant
Te serrer dans mes bras !

 

Bakou, dans aerolithes.wordpress.com :-))

[M. de Saint-Michel]

Qui ne possède rien peut se donner...

[Dyonisos]

superbe!

[Anwen]

Je regarde Hugo... et... je me rends compte du nombre incroyable de chevilles ! et il nous a encore fait un presque cacao... après la morte Adèle ! Un rigolo, ce Totor !
Oui, je sais, c'est petit, bas et totalement mesquin !!

[bakou]

J’ai mal aux che-villes

Le vieil amoureux que je suis

Marche

Clopin-clopant.

 

Mais il me pousse des ailes

Quand j’ai une pensée pour A-dèle

Ma douce fi-fille

Disparue

Si tôt de ma vie.

 

Ndlr:

Cheville, mot inutile que l'on rajoute pour le bon nombre de syllabes

Mais Totor, c’est Totor, qu’on le veuille ou pas ! :-)

[bakou]

C’est Léopoldine et non pas Adèle, cher Monsieur

Vous m’avez induit en erreur !

Bien que ce soit mieux pour la rime … ;-)

 

Tenez, à vous tous, je vous dédie:

 

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,

Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.

J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.

Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

 

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,

Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,

Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,

Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

 

Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,

Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,

Et, quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe

Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

[Anwen]

Ah mais je l'aime bien, Totor !
C'était juste une remarque désinvolte... ^^

Adèle était le nom de sa femme et d'une autre de ses filles. Voici le texte qu'il avait écrit pour cette fille-là :

Tout enfant, tu dormais près de moi, rose et fraîche,
Comme un petit Jésus assoupi dans sa crèche ;
Ton pur sommeil était si calme et si charmant
Que tu n'entendais pas l'oiseau chanter dans l'ombre ;
Moi, pensif, j'aspirais toute la douceur sombre
Du mystérieux firmament.

Et j'écoutais voler sur ta tête les anges ;
Et je te regardais dormir ; et sur tes langes
J'effeuillais des jasmins et des oeillets sans bruit ;
Et je priais, veillant sur tes paupières closes ;
Et mes yeux se mouillaient de pleurs, songeant aux choses
Qui nous attendent dans la nuit.

Un jour mon tour viendra de dormir ; et ma couche,
Faite d'ombre, sera si morne et si farouche
Que je n'entendrai pas non plus chanter l'oiseau ;
Et la nuit sera noire ; alors, ô ma colombe,
Larmes, prière et fleurs, tu rendras à ma tombe
Ce que j'ai fait pour ton berceau.

La comparaison des deux textes est assez intéressante...

[bakou]

Merci