J’ai fermé la bouche
Et laissé monter les arbres en moi
Tout : les branches, le bois
Ça faisait presque mal, c’était bon
J’ai senti la terre rouler dans ma gorge
Mon cri tout noir est devenu naturel.
Ô rugissement, obscur et puissant !
Vacance du langage, fête des sens, noces animales.
Tout est bien quand je ferme la bouche.
C’est mon ventre, ce monstre, qui parle !
J’ai les mains chaudes et pleines de sang,
Tel un fauve mon cœur bondit pour échapper à la mort.