
le voyage immobile
#1
Posté 02 décembre 2007 - 03:04
Cela commence à l'heure où se lèvent les brumes
Quand le chant des oiseaux fend la membrane du silence
Qui se referme derrière eux
Si nous demeurons et contemplons sans peur le voyage va commencer
Nous glissons sur l'eau de l'asphalte dans le chuintement humide des jours d'après les pluies
Rien d'autre ne nous parvient plus
Que le jeu des rayons diffractés du soleil,
Levant des ombres inconnues et des mystères que le cœur traverse en passant
Sans trace ni blessure rien n'est saisissable
Ici la beauté se dilue dans le temps, elle est matière changeante
La nostalgie passe au rythme de nos roues
Nous demeurons, et elle est déjà loin,
Nous restons immobiles et l'esprit se fait souple
Nous sommes un espace traversé des ondes,
Des modulations de la vie
Nous roulons à présent dans le monde des hommes
Ombres furtives aux gestes interchangeables
Rien n'est certain de ce qui est, même l'évidence des simples
Ni même l'enfant qui court vers les bras familiers
Et la tendresse est vaine et pourtant
On la joue et rejoue sans cesse, tel un refuge
Êtres fragiles vous allez, lestés de vos pas illusoires
Mais déjà dans ce rythme sans fin le jour décline
Vous êtes silhouettes au loin et puis plus rien
Et le silence retombe sur vos murmures indistincts
La nuit étend ses bras sur nous
Nous lui laissons nos mains les yeux ouverts
Car tout cela ce mouvement n'était qu'un rêve
Et nous glissons dans l'espace déchiré de lumières, sans jamais douter
#2
Posté 03 décembre 2007 - 09:05

#3
Posté 04 décembre 2007 - 12:50
Le voyage immobile
Cela commence à l'heure où se lèvent les brumes
Quand le chant des oiseaux fend la membrane du silence
Qui se referme derrière eux
Si nous demeurons et contemplons sans peur le voyage va commencer
Nous glissons sur l'eau de l'asphalte dans le chuintement humide des jours d'après les pluies
Rien d'autre ne nous parvient plus
Que le jeu des rayons diffractés du soleil,
Levant des ombres inconnues et des mystères que le cœur traverse en passant
Sans trace ni blessure rien n'est saisissable
Ici la beauté se dilue dans le temps, elle est matière changeante
La nostalgie passe au rythme de nos roues
Nous demeurons, et elle est déjà loin,
Nous restons immobiles et l'esprit se fait souple
Nous sommes un espace traversé des ondes,
Des modulations de la vie
Nous roulons à présent dans le monde des hommes
Ombres furtives aux gestes interchangeables
Rien n'est certain de ce qui est, même l'évidence des simples
Ni même l'enfant qui court vers les bras familiers
Et la tendresse est vaine et pourtant
On la joue et rejoue sans cesse, tel un refuge
Êtres fragiles vous allez, lestés de vos pas illusoires
Mais déjà dans ce rythme sans fin le jour décline
Vous êtes silhouettes au loin et puis plus rien
Et le silence retombe sur vos murmures indistincts
La nuit étend ses bras sur nous
Nous lui laissons nos mains les yeux ouverts
Car tout cela ce mouvement n'était qu'un rêve
Et nous glissons dans l'espace déchiré de lumières, sans jamais douter
Anna, je suis très touchée par ce que tu écris.
Musique intérieure de ce chemin d'illusion qu'est la vie, un passage...et tu rappelles avec délicatesse que nous ne sommes qu'éphémères...naissance...vie...mort...silence...
Ton poème est somptueux, magnifique. Une ambiance prenante. Merci pour cette émotion à te lire.
Fleur de Lotus
#4
Posté 04 décembre 2007 - 01:15
Je me laisse volontiers emporter dans ce voyage...
Artemisia
#5
Posté 04 décembre 2007 - 11:17
#6
Posté 05 décembre 2007 - 01:21
Êtres fragiles vous allez, lestés de vos pas illusoires
Mais déjà dans ce rythme sans fin le jour décline
Vous êtes silhouettes au loin et puis plus rien
Et le silence retombe sur vos murmures indistincts
La nuit étend ses bras sur nous
Nous lui laissons nos mains les yeux ouverts
Car tout cela ce mouvement n'était qu'un rêve
J'aime ton poème avec ses différentes images poétiques,
Amicalement Eric
#7
Posté 05 décembre 2007 - 11:08
Tu utilises à un moment le terme de "beauté diluée",
c'est ce que j'ai ressenti en lisant ce texte, cette écriture sereine,
dans le sens d'"au soir de"
Cette dilution me gêne t-elle ?
Je ne sais pas, je la remarque, c'est tout.
- la vraie vie aussi, dilue.
J'ai repensé aussi
- c'est pratique de penser à plusieurs choses à la fois, et ce texte "appelle" -
à ce DA,
qui est une autre belle réflexion sur les cycles
'nne journée
#8
Posté 06 décembre 2007 - 07:08
Très ...
Tu utilises à un moment le terme de "beauté diluée",
c'est ce que j'ai ressenti en lisant ce texte, cette écriture sereine,
dans le sens d'"au soir de"
Cette dilution me gêne t-elle ?
Je ne sais pas, je la remarque, c'est tout.
- la vraie vie aussi, dilue.
J'ai repensé aussi
- c'est pratique de penser à plusieurs choses à la fois, et ce texte "appelle" -
à ce DA,
qui est une autre belle réflexion sur les cycles
merci pour cette découverte, cette petite merveille de délicatesse
dilution: dans ma vision du monde, la beauté est sans cesse diluée-recomposée, (é)mouvante, et sa teneur comme parfois la souffrance qu'elle entraîne naît de notre désir illusoire de la saisir
autant savoir des à présent que c'est impossible
(ainsi qu'un instant d'interprétation musicale , par sa fugacité, a une quaité d'être absolue que n'aura pas un enregistrement..même si on se rassure avec ce qu'on aime)
Anne