Aller au contenu

Photo

le voyage immobile


  • Veuillez vous connecter pour répondre
7 réponses à ce sujet

#1 Anna

Anna

    Tlpsien +

  • Membre
  • PipPip
  • 10 messages

Posté 02 décembre 2007 - 03:04

Le voyage immobile



Cela commence à l'heure où se lèvent les brumes

Quand le chant des oiseaux fend la membrane du silence

Qui se referme derrière eux

Si nous demeurons et contemplons sans peur le voyage va commencer



Nous glissons sur l'eau de l'asphalte dans le chuintement humide des jours d'après les pluies

Rien d'autre ne nous parvient plus

Que le jeu des rayons diffractés du soleil,

Levant des ombres inconnues et des mystères que le cœur traverse en passant

Sans trace ni blessure rien n'est saisissable



Ici la beauté se dilue dans le temps, elle est matière changeante

La nostalgie passe au rythme de nos roues

Nous demeurons, et elle est déjà loin,

Nous restons immobiles et l'esprit se fait souple

Nous sommes un espace traversé des ondes,

Des modulations de la vie



Nous roulons à présent dans le monde des hommes

Ombres furtives aux gestes interchangeables

Rien n'est certain de ce qui est, même l'évidence des simples

Ni même l'enfant qui court vers les bras familiers

Et la tendresse est vaine et pourtant

On la joue et rejoue sans cesse, tel un refuge



Êtres fragiles vous allez, lestés de vos pas illusoires

Mais déjà dans ce rythme sans fin le jour décline

Vous êtes silhouettes au loin et puis plus rien

Et le silence retombe sur vos murmures indistincts



La nuit étend ses bras sur nous

Nous lui laissons nos mains les yeux ouverts

Car tout cela ce mouvement n'était qu'un rêve

Et nous glissons dans l'espace déchiré de lumières, sans jamais douter

#2 Carla.

Carla.

    Tlpsien +++

  • Membre
  • PipPipPipPip
  • 2 000 messages

Posté 03 décembre 2007 - 09:05

Première lecture du matin, je me laisse prendre par cette ambiance... :)

#3 Fleur de Lotus

Fleur de Lotus

    Tlpsien +++

  • Membre
  • PipPipPipPip
  • 488 messages

Posté 04 décembre 2007 - 12:50

Le voyage immobile



Cela commence à l'heure où se lèvent les brumes

Quand le chant des oiseaux fend la membrane du silence

Qui se referme derrière eux

Si nous demeurons et contemplons sans peur le voyage va commencer



Nous glissons sur l'eau de l'asphalte dans le chuintement humide des jours d'après les pluies

Rien d'autre ne nous parvient plus

Que le jeu des rayons diffractés du soleil,

Levant des ombres inconnues et des mystères que le cœur traverse en passant

Sans trace ni blessure rien n'est saisissable



Ici la beauté se dilue dans le temps, elle est matière changeante

La nostalgie passe au rythme de nos roues

Nous demeurons, et elle est déjà loin,

Nous restons immobiles et l'esprit se fait souple

Nous sommes un espace traversé des ondes,

Des modulations de la vie



Nous roulons à présent dans le monde des hommes

Ombres furtives aux gestes interchangeables

Rien n'est certain de ce qui est, même l'évidence des simples

Ni même l'enfant qui court vers les bras familiers

Et la tendresse est vaine et pourtant

On la joue et rejoue sans cesse, tel un refuge



Êtres fragiles vous allez, lestés de vos pas illusoires

Mais déjà dans ce rythme sans fin le jour décline

Vous êtes silhouettes au loin et puis plus rien

Et le silence retombe sur vos murmures indistincts



La nuit étend ses bras sur nous

Nous lui laissons nos mains les yeux ouverts

Car tout cela ce mouvement n'était qu'un rêve

Et nous glissons dans l'espace déchiré de lumières, sans jamais douter


Anna, je suis très touchée par ce que tu écris.
Musique intérieure de ce chemin d'illusion qu'est la vie, un passage...et tu rappelles avec délicatesse que nous ne sommes qu'éphémères...naissance...vie...mort...silence...
Ton poème est somptueux, magnifique. Une ambiance prenante. Merci pour cette émotion à te lire.
Fleur de Lotus

#4 Artemisia

Artemisia

    Tlpsien +++

  • Membre
  • PipPipPipPip
  • 630 messages

Posté 04 décembre 2007 - 01:15

C'est vraiment magnifique!
Je me laisse volontiers emporter dans ce voyage...

Artemisia

#5 Aloyse

Aloyse

    Tlpsien ++

  • Membre
  • PipPipPip
  • 111 messages

Posté 04 décembre 2007 - 11:17

Un bien beau poème, si tranquille, et en même temps si profond.

#6 plusloin

plusloin

    Tlpsien ++

  • Membre
  • PipPipPip
  • 393 messages
  • Une phrase ::inculte qui se cultive

Posté 05 décembre 2007 - 01:21

Êtres fragiles vous allez, lestés de vos pas illusoires

Mais déjà dans ce rythme sans fin le jour décline

Vous êtes silhouettes au loin et puis plus rien

Et le silence retombe sur vos murmures indistincts



La nuit étend ses bras sur nous

Nous lui laissons nos mains les yeux ouverts

Car tout cela ce mouvement n'était qu'un rêve


J'aime ton poème avec ses différentes images poétiques,
Amicalement Eric

#7 Ariel

Ariel

    Tlpsien +++

  • Membre
  • PipPipPipPip
  • 571 messages

Posté 05 décembre 2007 - 11:08

Très ...

Tu utilises à un moment le terme de "beauté diluée",
c'est ce que j'ai ressenti en lisant ce texte, cette écriture sereine,
dans le sens d'"au soir de"

Cette dilution me gêne t-elle ?
Je ne sais pas, je la remarque, c'est tout.
- la vraie vie aussi, dilue.

J'ai repensé aussi
- c'est pratique de penser à plusieurs choses à la fois, et ce texte "appelle" -
à ce DA,
qui est une autre belle réflexion sur les cycles




'nne journée

#8 Anna

Anna

    Tlpsien +

  • Membre
  • PipPip
  • 10 messages

Posté 06 décembre 2007 - 07:08

[quote name='Ariel' date='Dec 5 2007, 12:08 PM' post='33971']
Très ...

Tu utilises à un moment le terme de "beauté diluée",
c'est ce que j'ai ressenti en lisant ce texte, cette écriture sereine,
dans le sens d'"au soir de"

Cette dilution me gêne t-elle ?
Je ne sais pas, je la remarque, c'est tout.
- la vraie vie aussi, dilue.

J'ai repensé aussi
- c'est pratique de penser à plusieurs choses à la fois, et ce texte "appelle" -
à ce DA,
qui est une autre belle réflexion sur les cycles



merci pour cette découverte, cette petite merveille de délicatesse

dilution: dans ma vision du monde, la beauté est sans cesse diluée-recomposée, (é)mouvante, et sa teneur comme parfois la souffrance qu'elle entraîne naît de notre désir illusoire de la saisir
autant savoir des à présent que c'est impossible

(ainsi qu'un instant d'interprétation musicale , par sa fugacité, a une quaité d'être absolue que n'aura pas un enregistrement..même si on se rassure avec ce qu'on aime)


Anne