Avril
Le vent siffle sous la porte
C’est fin avril et les saints
De glace approchent
La gelée dévastatrice de ces jours
Est à craindre aux vents mauvais
La plaine, morne et seule
Laisse à la nature le soin
De l’occuper
Quelques oiseaux, des moindres
Des passereaux, des corbeaux
Des pies vivent
Loin et ennuyés
Que dois-je faire à ce spectacle
Maudire le lieu
L’abandonner
Rejoindre
Les jardins, les oiseaux bigarrés
Voilà
Si je me tourne
Je vois les hommes
Ils dorment, retraités
Et leur joliesse
C’est du passé
Le temps creuse son sillon
A seize heures
Nous te conduisons en terre
Vieille femme décédée
Je sais le manque de toi
Ma merveilleuse muse
Toujours en joie
Le décor à ma vue, je m’en foutais
Quand de tes sourires je me nourrissais
Je sais, tu n’es pas loin
Cachée par des nuages de France
Si tu le veux
Nous irons là où le ciel
Est toujours bleu
Et les fleurs gourmandes
J’ai besoin encore
De tes couleurs de feu