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Vers pour les mains


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14 réponses à ce sujet

#1 Vivien

Vivien

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Posté 05 mai 2015 - 03:46

Dans ses mains s’est éteinte la peur

De perdre une écaille humaine au soir

Devant la véranda sans autre témoin

Qu’une herbe rase ou bien au contraire

D’une drue – ceci ne change rien à la peau

Qui se décolle au souffle infime

Interne qui se déploie soudain – Or

Doux de la ville créé pour atteindre les plus

Hautes sphères. Ainsi dilapidé en cette veillée

A l’image des vagues se déroulant hors

Limite et pour personne sur la mer – Quel

Sel sur sa chaise est parti se sauver

Sans prévenir et pour qui ?

 

 

 

***

 

 

 

C’est pour une raison connue de lui

Seul qu’il a mangé son œuf en pensant

Fou à elle. Fort de cette première pensée

Le temps s’est avancé vers lui sans masquer

Sa joie et d’être et de passer. A l’école il

Evitera soigneusement de s’ennuyer grâce

A cette brise fraîche qui ne cesse de souffler

Par la fenêtre dans ses cheveux et sur

Ses mains si tendres. Si tendres ces mains

Qu’au Jugement elles ne sauront être oubliées.

 

 

 

***

 

 

 

Parler parler à s’enivrer ou s’enivrer

Sans rien dire pour se retrouver désemparé

Encore une fois à cause du soir qui bat

Les cartes à jouer ou les carpes au lac

Du calme qui lui sied – Avec la pipe

Et le papier vierge, les jambes allongées

Frôlant la fleur au perron ou effleurant

Le granit du sol silencieux, la clé

Du songe enfoui au cœur de la campagne

Remonte le long du corps et une main

Tombe dans la paresse, pour être repêchée.

 

 

 

***

 

 

 

Ainsi pourtant partout priant par tous les temps

Sans savoir en qui que quoi ou quand hoquetant

Ces parades de palabres insalubres d’une bouche

Fière, et mal dressée pour la vie – or la servitude

Après un virage à 90 la bouche cassa. La bouche

Qui fuit au loin du coin des lèvres – qui se perd dans

Une ligne, règne de maints culs de poule – où Dieu est un mot

Ecrasé par : Yeux, Feux, Gueux, et tant d’autres

Régiments postillonnant à ses côtés – Avant qu’une main neutre ne

Rabatte la nuit sur eux.

 

 

 

***

 

 

 

Maintenant il ne faut plus dire Main

Tenant l’épée de Justice ou Main de Gloire

Maintes gloires étant mortes comme des peaux

Pierres séchées sur le bord de route devenues

Par la vertu solaire stèles où graver des vers

Au parfum d’été. Maintes couronnes sont tombées

Aux pieds de ceux-ci – et c’est au riche regard

Du voyageur qu’il appartient d’en fondre l’or.

 

 

 

***



#2 pigloo

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Posté 06 mai 2015 - 01:11

un poème dont l'écho des pensées intimes résonne en un langage à l'imagé foisonnant autant qu'insolite...

 

il en reste, après lecture, une belle impression d'avoir lu de beaux vers non vains écrits d'une main de vair ni amère...

 

comme on dit souvent : -vous avez les vers !!!?....et ben, ça vous f'ra les mains !!! ( en mode joke :))



#3 Vivien

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Posté 06 mai 2015 - 09:29

Merci Pigloo. Je vais essayer de continuer la série, j'aimerais bien en faire une véritable suite. Les mains doivent la guider, ainsi que ce foisonnement 'insolite', motivé par leu jeu des sons et ce courant de conscience intime



#4 Vivien

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Posté 15 mai 2015 - 01:04

Vengeance sur l’engeance qui t’as

Vu naître en mélangeant salives et

Noyaux sans vergogne ils ont dé-

Chiré le voile du ciel et ri à

Gorges déployées devant le fruit

Tout fripé de leurs entrailles – Intaille

De visage mutant creusé dans

La glaise pour l’aise de leurs ébats.

Plus bas tes mains cherchent une pierre

De bonne taille, un tesson de bouteille

Ou n’importe quel tranchant pareil

A celui dont ils se sont servis pour

Défaire la vie et ouvrir le ventre

Pourri de l’amour – Amenez-moi

Ces chiens de l’enfer cries-tu et pâle

Comme un linge lilas tu tailles en

Pièces ce qu’il reste de toi.



#5 Vivien

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Posté 18 mai 2015 - 01:11

Jeûnant d’air le doigt plongé

Dans la terre de ses ancêtres

Pour toucher le caillot de sang

Bloquant la petite artère menant

Au cœur de ses racines il

Oublie quelque peu la vie

Quotidienne et malgré maints

Jugements sans appels de ses

Pairs continue à parcourir cette

Vallée de mystère – Car le chant

Des oiseaux fait écho à ses

Espoirs et la main du vent pousse

Toujours plus avant son corps

Au-delà des voies du commerce

Avec l’œil de la chouette perçant

Les mille secrets de la nuit sans

Frémir autrement que du fré-

Missement d’échine de sa nature.



#6 Vivien

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Posté 29 mai 2015 - 10:37

Grimpante la plante atteint le cœur

Du souvenir cher délassant chair après

Chair le corps abrupt de celui que

Je croyais reconnaître – c’était un être

Composé des figures aléatoire d’une histoire

A la saveur de rêve, décriée sur la place par

De pâles pantins dont les bouches bouillaient

La geste du sang de leur pays défunt, histoire brève

Mais non dénuée d’intérêt, disaient-ils s’inclinant

Devant les couleurs terribles d’un drapeau dressé

A la mémoire de leurs pères, face au vent.

Mais celui-là qui fut habité par la poésie

De la vie est mort maintenant, mort autant

Qu’un marbre recuit par le soleil – et où ici

Enfoncerais-je mes dents ? Une gorge tendre

Se tend vers moi et ma main en réponse

Se resserre et crie : A toi de jouer

Sur le clavecin de ses seins la suite

De cette partition entamée de loin en

Loin.



#7 Vivien

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Posté 31 mai 2015 - 01:49

Eliminée la limite entre le malade

Et sa maladie, entre l’averse et l’éclair

Qui la foudroie – une langue en i remonte

Le long de l’épine dorsale et secoure

La sueur échappée de la peau par peur

Une langue amie – J’ai autant droit de vivre

Ma vie que vivent en moi enchaînés mes

Désirs et mes pertes chante le colibri

Dans la chambre de ma cage thoracique.

Qu’il s’envole si la musique à travers

Son vol s’exprime et rafraîchit les mains

Qui lancèrent soleils et lunes pour illuminer

Le monde de demain.



#8 pigloo

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Posté 02 juin 2015 - 11:06

une fois encore, foisonnement d'images inédites dont le maître-mot est MAIN...

 

ce qu'il y a de fascinant dans votre écrit, c'est la manière dont les images s'appellent les unes les autres et s'enchainent pour former un tout entre homogénéité et hétérogénéité...

 

pour dire cela autrement, le fil du texte varie selon les champs lexicaux traversés par cette main si mystérieuse, protéiforme, métamorphe......

 

cette personnification de la maitresse-main au travers du lugubre, de l'insolite et des questionnements qui bousculent la lecture...

*********

 

entre poésie et prose, rêve éveillé et fantasmatique aléas, un écrit sur des chemins de traverse inouïes

 

*********

le titre est remarquable : ce sont bien des vers écrits par des mains qui n'ont d'autres corps que leurs phalanges....

 

*********

 

seules, sur le rebord d'une page, des mains s'évertuaient à verser un sang d'encre, tuaient le temps en vers et contre toute attente...s'assassinaient de poésie !!!!

 

*********

étrangement hypnotiques, ces mains qui n'ont point de visage

 

*********

 

forcément Bravo et clap-clap-clap...à 2 mains :mellow:



#9 Vivien

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Posté 16 juin 2015 - 02:14

Merci beaucoup pour ton commentaire élogieux Pigloo. J'ai repensé depuis pas mal à ton image de mains cripsées, ramassée sur le rebord d'une page, libres aussi. Ca me plait beaucoup.
Voici le dernier petit poème en date de la série (je ne les poste pas tous, pour conserver une certaine frâicheur)

 

Vers pour les mains prisaient-il

N’importe quel petit poisson lové

Dans les recoins du corail ou bien

La sirène affalée sur son banc de sable

Blanc ? L’un ou l’autre tapi pêchant

En dilettante au bord de l’océan sans

Canne filet perche ou la moindre

Envie de déplanter les pieds de leur

Poste de plancton. Arriverait alors le

Soir et ses cargaisons pleines d’étoiles

Fraîches – A jeter sur leur visage comme

Rappel d’un rêve plus ancien même que

L’écume léchant la peau de leurs chevilles

A la fin d’une page couverte de lettres

Salées où circule le souvenir d’un

Dieu marin.



#10 Hattie

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Posté 16 juin 2015 - 04:40


 

impression de fouillé et de partition. Comme un tri
grenu    / roulé
Je lis ainsi, en regard de la main
les doigts de lignes (les bouts ouverts)
nécessitent
   / la ligne suivante
jusqu’à pointer (isoler) (index marin) le sang
   : l’intérieur de la femme

 

(Vénus ?)

 



#11 Diane

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Posté 16 juin 2015 - 06:14

Mains courantes 

dessins de méandres

étoiles filantes 

ou marines

posées et croisées ici

et maintenant



#12 pigloo

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Posté 17 juin 2015 - 05:35

j'aime toujours autant ces circonvolutions qui prennent en main l'oeil du lecteur :)

 

main-ce alors !!! :)



#13 Vivien

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Posté 27 juin 2015 - 12:41

En toute conscience avec les êtres qui me

Précèdent – Ramassé ramassis d’ordures

A la bordure de l’air qui prend pour soi

Chaque largeur chaque pointure d’un geste

Négligé tel un coup de stylet lancé dans

Le vide. Accusateur à force d’heures passées

En compagnie de tous leurs poils dressés en

Ligne – Afin de les peigner enfin quelle

Main faudra-t-il ? Existera-t-il fou pour

Se glisser en cette obscure forêt de pins

Plantés en guetteurs inutiles – fou ayant

Espoir d’en sortir ? Si tel être foule un jour

Les lignes de cette contrée que ces vers

En toute conscience lui soient envoyés.



#14 Hattie

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Posté 28 juin 2015 - 05:52

...ambiance kafkaïenne.  J'aime beaucoup car

 

je pense à ces colonies de '' promeneurs thérapeutiques ''

Rigueur dans l'emprise et la liberté        / encadrées.

Il y a de cela dans les grands bois de pins, une impression

d'alignement, de netteté (bien peignés) et de rigueur verticale, sèche...

   /comme la tête ou la main

 

d'autre part, je pense à Ponge, son Carnet du bois de pins (La Suchère 1940), près de chez moi

Je les vois passer ces grands pins, et ces promeneurs thérapeutiques,

 - l'aisance qu'apparente de la promenade et de la méditation,

et les poils durs comme des dents de peigne, etc.



#15 Vivien

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Posté 07 juillet 2015 - 02:52

Car tu m’invites à jouir sans coup

Férir, à m’allonger à plat ventre

Contre le vent de mes tourments et

Oublieux de tout cela qui me

Précédât (angoisses peines ou peurs)

Tête collée contre ta tête à

Toi, main perdue sur ta peau nue, é-

Treindre une teinte inédite de

Ce qui se nomme la vie ou l’a-

Mour, vocable que je n’ai jamais

Su apprendre, et pourtant présent à

L’œil de qui nous regarderait là ?