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NUISANCES BIS


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#1 Alain LE GRATIET

Alain LE GRATIET

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Posté 06 décembre 2007 - 02:14

NUISANCES bis

(23/02/06)

Quand en finirons-nous de toutes ces nuisances

Qui frappent le milieu de dégénérescence ?
Je veux parler du bruit dont on oublie qu'il est

Le problème auquel on n'ose pas s'attaquer.
Qu'on parle de poubelle et de tous ces déchets

Le peuple est bien d'accord : voilà qui est assez !

Mais qui se lèvera au sein de l'Assemblée

Pour dénoncer enfin cette manne sacrée ?

Tout de même curieux que ce qui touche au nez

Puisse effectivement être aisément bravé,

Mais pourquoi aussitôt, dès qu'il s'agit d'ouïe,

Se claquemurer en quelque palinodie ?

En vertu de quel droit privilégier le nez

Alors qu'on en a deux, quand il s'agit d'oreilles,

Qu'on pâtit donc deux fois surtout quand on sommeille ?

Contre nuisibles bruits peut-on prendre décret ?

Alors je brandirai haut et fort le flambeau

D'un homme tranquille et cherchant à le rester

Voulant déclarer de son pronunciamiento

Que le bruit peut tuer autant que les déchets.

Assez de grondements, têtus, assourdissants

Venus de ces engins qu'on ne sait maîtriser !

Plus de martèlements qui blessent les tympans

De ce mal pernicieux si mal cicatrisé !

Que cacher donc de ces si crispants grincements

D'une scie affolée découpant sans répit ?

Des rugissements de tondeuses en furie

Furetant en tous coins l'espace gazonné,

Ratiboisant, hurlant, hoquetant et râlant ?

De ces vrombissements de motos démarrant

En de furieux et lancinants vroum-vroum, vroum-vroum

– A nos trop fameux et tristes boum-boum, boum-boum

Peut-être ont-ils, jaloux, beaucoup à envier – ?

Et quand, hors de tout reste, viennent à hurler

Les sirènes aiguës qui, loin d'être océanes,

Rappelleraient bien mieux le gras braiement de l'âne

Long cri strident rompant un sommeil malaisé ?

De la culture dont, m'étais-je dit prudent,

Qu'on n'y toucherait pas : c'était en d'autres temps…

J'espérais chaque soir ne plus trembler de peur…

Mais Toi ! Ô Toata !... Sois sage, ô ma douleur !

Et tiens toi plus tranquille ! Il te fallait la nuit

La voici, avançant en cortège de bruits.

Toi, Toata ! Objet de mon ressentiment

Combien de décibels en un soir déversés,

Encaissés sans combat, tout en renoncement

Au hit-parad du bruit faudra-t-il te hisser ?

Cacophonie aidant, voici nos invités,

Croyez bien que je ne saurais les oublier :

Ils sont là, attendant et pour participer

Au concert de toutes les vociférations.
Tapis dans la coulisse, enfin c'est l'explosion.

A la gent animale on dédiera la palme

Sachant qu'on ne pourra retrouver tout le calme

Que dès lors, s'il en est, que les propriétaires

Prendront soin d'obéir au dit réglementaire.

De vaches, je confesse, il n'est rien de notoire.
Sommes-nous nonobstant, des ruses de l'histoire,

Comme dit quelque part le philosophe Hegel,

A l'abri d'un soudain grand envahissement ?

Que dirais-je alors des sacrés mugissements ?...

Ne légiférons pas sur la cuisse ou sur l'aile ;

Mais il faut se soucier de tous ces volatiles

Qui plus que de la poule ont la vision subtile.

On ne peut certes rien contre les raids des merles

Dont les piaulements m'assurent qu'ils sont là :

En prenant leur envol, les voilà qui déferlent

Sombres et inquiétants en vagues de stukas.

Au premier chef, en premier lieu, c'est un conseil

Que ne demande-t-on à tous nos cordonniers

De vendre à prix réduit ce genre d'appareil

Qu'on fixerait à la gueule de ces roquets ?

C'est le nom féminin, si j'en crois ma mémoire,

De celui d'un ministre, au fond très peu notoire…

Ainsi, foin de tous ces clébards les jappements

Étouffés en leur gorge et puis les étouffant.

Des poules parlerais-je du caquètement

Stupide et agaçant dont elles sont si fières

Haussant leur cou gonflé en une course altière

Pour fondre égosillées sur leurs œufs, suffoquant ?

Quant à leur concubin, je sais fort bien en quoi

Il est cu (ben !), le reste, il n'en a pas le choix.

Devrais-je oublier ces miaulements de chats

Énamourés, tremblants, dressés haut sur leurs pattes

Appeler, heures entières, les jolies chattes

Aux ébats sans débat et aux bas branle-bas.

******

A quelle autorité faut-il en appeler

Pour être préservé de telles agressions ?

Doit-on faire sa loi, prendre le pistolet

Ou bien se servir de l'épée, du goupillon ?

Et dans ce vacarme si les accords majeurs

Pouvaient se minorer en quelque ton mineur

On gagnerait peut-être à instaurer encor

Par une éducation les bienfaits du silence

Dans les cours de récré, sans un cri, sans un cor,

Plus de respect pour soi et pour notre créance.