la romance en fa dièse attend au-dessous d'une octave
puis une autre
l’imitation d’ivoire suit le long
ses lèvres sont légèrement séparées
ses mains sont prêtes sont pour jouer l'andantino
elle sent le son se presente
avec une diversité au gré
un mal physique qui se soulage
par l'eau fraîche qui coule sur les doigts
une accélération capricieuse
qui se transforme en inflexion mélodieuse
inondant les oreilles d'auditeurs
tap tap staccato en bas de leur épine
un jeu sinueux
avec une langue qui caresse
plus qu'ils pourraient vouloir oublier
où le lendemain se trouve
la pianiste remplace chaque clef
avec une nostalgie sournoise
la romance a été joué il y a quelques mois
elle glisse et brille
la musique parle
le piano dans la salle de concert
est un lustre fait de bois de rose brésilien
sous des lumières qui saillent du plafond
et dansent sur une silhouette
finale de approche
les auditeurs regardent en haut
les gouttes infimes sur son visage
qui luisent de sueur
et traînent vers une poche de joie et vitalité
alors que la dernière note
passe au-dessus de son épaule
la mélancolie se fane à une consolation éloignée