La Cheminée
L'hiver, l'ivresse,
L'ennui qui pèse dehors
Comme sur ton corps ;
Je fais un curieux manteau.
C'est qu'elle est fragile ta peau,
Et toi tu ne désir'alors que mon cuir ;
Les braises ne réchauffent plus rien,
Que les cendres, les cendres d'hier ;
Les souvenirs nous consument.
Vain chaud, tu me bois pour noyer ta soif,
Tu me consommes ;
Moi, déjà très vieux, je tricote les voyelles aux consonnes
Dans une écharpe que les autres appellent poésie.
Je crois bien que tu ne m'as jamais compris,
Seulement saisi, parfois, comme une viande sur le feu.
Jonathan Le Sant