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Voyage en fil de plume (VI) : Souvenances gelées


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8 réponses à ce sujet

#1 FlorentM

FlorentM

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  • Une phrase ::J’écris lorsque je n’ai rien
    à ne pas écrire.

Posté 17 octobre 2015 - 08:31

Ruisselle d’une lame aux flambeaux dérouleurs

L’indicible prison d’insonore carnage,

S’écriant que l’amer et la cible d’orage

Crèvent en effritant les mortelles chaleurs.

 

Un écho tyrannique, écorché d’île en songe

Avironne l’écho sans ramer à l’enfer

Et maudit de ses vœux son carrosse de fer

Étiré de rapace arraché qui le ronge.

 

Vieillissant sous les coups d’une galère lasse,

L’éternité s’éteint de mourantes douleurs

Et me laisse sombrer dans un rêve de glace.

 

Les cheveux grisonnants de ce monde me quittent,

Pulvérisés d’un coup de flammes érudites,

Éclaboussant les cieux d’un sanglot de couleurs.



#2 wolfhart

wolfhart

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  • Une phrase ::Le monde est un air de musique lointain au seuil d'une porte entr'ouverte.

Posté 17 octobre 2015 - 10:50

Comme des reflets de Mallarmé dans ces toboggans gelés où les mots déséquilibrés s entrechoquent et se métamorphosent en se dépouillant de leurs trahisons. Belle lecture. Merci.

#3 Pas radis

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  • Une phrase ::La poésie ? Et si elle existait encore ....

Posté 18 octobre 2015 - 12:05

Bonsoir Florent,

 

C'est propre, fluide, beau et riche, je ne serais pas loin de penser que c'est le meilleur de ta série pour l'instant, en plus le phrasé est superbe.

Félicitations et merci pour ce bon partage.

 

Bien cordialement Tien,

Philippe.



#4 pigloo

pigloo

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  • Une phrase ::les mots !

Posté 18 octobre 2015 - 12:26

c'est tout un monde qui s'ébranle sur la trière d'une vie harassée d'agonie
force des mots et l'ambiance d'une plume écorchée qui dépeint ce tohu-bohu, fard d'un sombre onirisme

j'ai aimé cette inversion qui fait le monde vous quitter et fait geindre la haute voûte...

ce sonnet, par le mystère d'une personnification des plus étranges, grave la douleur de l'encre sur ce tableau noir-de-jais qui, par certains côtés, me rappellerait le naufrage de william Turner
 
.......

"Les cheveux grisonnants de ce monde me quittent"



hypnopoétique tant saisissant !!!



#5 modepoete

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Posté 18 octobre 2015 - 01:50

L"éternel  est un  monde sans fin aussi sauf à y croire car cette éternité ne sera  plus

quand l'univer aura disparu comme est et sezraz   toute chose  engendrer pour être mener vers sa corruption

 

un beau texte

merci du partage

 

amitié poétique

 

modepoetel"'éternité est une illusion pour l'humain cae étz



#6 Escamillo Cavradossi

Escamillo Cavradossi

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Posté 18 octobre 2015 - 10:55

il y a du surréalisme dans les images, du classicisme dans le trait, un mélange détonnant, et toujours ces tons d'aurore et de crépuscule qui t'obsèdent



#7 Hattie

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Posté 18 octobre 2015 - 11:51

Je ne suis pas loin de penser à Turner, également. Ce qui me scotche devant ce poème c'est ' l'oubli ' de la rime et de la forme fixe, au bénéfice de la transparence et de la trame. Glacis très fin qui irradie la douceur d'être, ...et passer. Rarement le silence - évoqué - n'a su me donner cette impression de spirale et de ' cœur ' : superficie (glacis, vernis) et profondeur à la fois.



#8 M. de Saint-Michel

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  • Une phrase ::Je suis quelqu'un pour qui poésie et respiration ne font qu'un.

Posté 18 octobre 2015 - 01:24

Par-delà sa beauté formelle, ce poème met l'âme à la question, prise entre la "glace" d'une éternité moribonde et les "flammes" qui rendent le monde à son néant... L'élégante fluidité de votre style (qui est l'une de vos marques distinctives) rend, paradoxalement, d'autant plus douloureux l'impossible salut!

#9 FlorentM

FlorentM

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  • Une phrase ::J’écris lorsque je n’ai rien
    à ne pas écrire.

Posté 19 octobre 2015 - 07:41

Comme des reflets de Mallarmé dans ces toboggans gelés où les mots déséquilibrés s entrechoquent et se métamorphosent en se dépouillant de leurs trahisons. Belle lecture. Merci.

 

Merci à vous pour ce si beau commentaire et cette comparaison fort flatteuse !

 

 

Bonsoir Florent,

 

C'est propre, fluide, beau et riche, je ne serais pas loin de penser que c'est le meilleur de ta série pour l'instant, en plus le phrasé est superbe.

Félicitations et merci pour ce bon partage.

 

Bien cordialement Tien,

Philippe.

 

Merci pour ton amicale appréciation !

 

 

c'est tout un monde qui s'ébranle sur la trière d'une vie harassée d'agonie
force des mots et l'ambiance d'une plume écorchée qui dépeint ce tohu-bohu, fard d'un sombre onirisme

j'ai aimé cette inversion qui fait le monde vous quitter et fait geindre la haute voûte...

ce sonnet, par le mystère d'une personnification des plus étranges, grave la douleur de l'encre sur ce tableau noir-de-jais qui, par certains côtés, me rappellerait le naufrage de william Turner
 
.......

"Les cheveux grisonnants de ce monde me quittent"



hypnopoétique tant saisissant !!!

 

Merci pour cette interprétation porteuse d'un éclairage original et follement intéressant sur mes quelques vers ! Et votre comparaison avec Turner me touche plus que je ne saurais le dire !

 

 

L"éternel  est un  monde sans fin aussi sauf à y croire car cette éternité ne sera  plus

quand l'univer aura disparu comme est et sezraz   toute chose  engendrer pour être mener vers sa corruption

 

un beau texte

merci du partage

 

amitié poétique

 

modepoetel"'éternité est une illusion pour l'humain cae étz

 

Merci pour votre lecture et pour ce beau commentaire !

 

 

il y a du surréalisme dans les images, du classicisme dans le trait, un mélange détonnant, et toujours ces tons d'aurore et de crépuscule qui t'obsèdent

 

En effet, j'aime beaucoup allier une certaine contrainte formelle à des images moins sensées (ou carrément décalées), utiliser la mélodie inhérente au classique comme un support pour essayer d’apercevoir, au loin, quelque idée à laquelle je n'aurais jamais pensé autrement. Merci pour ton passage !

 

 

Je ne suis pas loin de penser à Turner, également. Ce qui me scotche devant ce poème c'est ' l'oubli ' de la rime et de la forme fixe, au bénéfice de la transparence et de la trame. Glacis très fin qui irradie la douceur d'être, ...et passer. Rarement le silence - évoqué - n'a su me donner cette impression de spirale et de ' cœur ' : superficie (glacis, vernis) et profondeur à la fois.

 

Merci beaucoup pour ce si sensible et profond commentaire ! C'est en effet dans cette direction que j'ai essayé de faire un pas grâce à ce "semi-sonnet" : voir la forme classique comme un outil plutôt qu'une fin en soi, un chemin parmi d'autres vers le Beau, que le résultat, s'il est suffisamment aboutit, devrait faire oublier.

 

 

Par-delà sa beauté formelle, ce poème met l'âme à la question, prise entre la "glace" d'une éternité moribonde et les "flammes" qui rendent le monde à son néant... L'élégante fluidité de votre style (qui est l'une de vos marques distinctives) rend, paradoxalement, d'autant plus douloureux l'impossible salut!

 

Merci beaucoup pour votre commentaire élogieux ! J'aime beaucoup l'image que vous développez ici, ce double contraste touchant au cœur de ce que j'ai essayé d'exprimer.

 

 

on en ressort essorés comme une ignoble et scandaleuse torture psychologique, des électrochocs quotidiens!

 

Mais la plume migre vers d'autres contrées, plus clémente.

 

merci Florent de ce texte témoignage qui prend aux tripes.

 

Merci à vous pour votre lecture et ce commentaire qui me touche beaucoup !