Au début de toute question il y a un lien
Coupé à l'intérieur de la coupure il y a
Tout un monde de possibles qui tourne
Follement sur lui-même sans s'arrêter tant
Que la question reste posée - un kaléidoscope
D'analogies poétiques, insensées
Touchant perpétuellement "à côté".
Dans le silence là où les pages ne
Tournent plus là où les visages ne
Se connaissent plus un embryon
De vie hésite à déchirer son enveloppe
Pour hurler enfin un nom à la face
Du ciel tandis que des îles de sens
Se détachent sur l'océan informe
Du langage et chacune de ces îles
Est comme frappée par la foudre
L'esprit d'une liqueur trop forte
Brouillant toutes les cartes, effaçant
Chaque point, chaque capitale.
Image après qu'on la fixe trop
Longuement devient mirage
Fumée de pipe, songe bleu
Ou ocre lumière du soleil
L'être dissous répond pour
Nous du lien qui se dénoue
Il prolonge le chant du monde
Renversé à nos pieds flaque
Où se mire l'Aimé qu'attisent
Plus que n'assèchent les années.