Parangon de beauté, aigu, le regard de mon amour avant de disparaître. Ses instantanées de velours. Son thorax s’engouffre dans la brise mille fois qui circule en lui, nous prenons le thé. Ca croasse par la fenêtre. Ses lèvres sont étendues, ses lèvres en éclair, dans le salon. Je ne saurais localiser leur départ, elles sont de fibres, enroulées non loin de s’évanouir. Sans début ni fin. Elles réservent une grave émise depuis le ventre, entrouvertes à l’abord de la tasse, muettes. Elles demandent à être sèches, lorsque le rebord rond s’arrache d’elles. Les yeux avec elles renversés sont illisibles - jurent-ils supplient-ils -, puis l’électrique de la pièce multiplie encore la dissémination percutée de son corps. - Sont-ils éteints ? Dans cette serre je m’enkyste contre sa plaie vertigineuse et froide et m’emporte. L’éclairage a l’envergure d’une mouche inquisitrice, plus que tout insolent. Nos peaux enfin, battues par la lumière, se tiennent longuement en joue, et déclinent.
une prose, et beaucoup de silence
#2
Posté 22 novembre 2015 - 03:01
J'aime beaucoup. Je lis ce texte comme des compressions poétiques.
La puissance du rentré et l'expansion. Avec des facettes extérieures et des écrasements intérieurs.
#3
Posté 22 novembre 2015 - 11:37
la tasse de thé me fascine
ce velouté labial, torride qui parfois défie les lois du temps
_bleu abouché à la blessure
je pense à Soie (A. Baricco)
enclos du corps, élans thoraciques _ci-contre les flottaisons du regard
zoom / macro / flashes & stills / in & out
écarts en tension
bris de lumière franchissant la profondeur
organique
moi aussi, j'aime beaucoup -cette autre qualité
Hannah, comme très souvent : )
- Hannah9 aime ceci