Jeunesse, dans ton cœur je trottine,
Mais la saison passe et lentement,
Sans hâte… ton cœur, je le piétine
Car de la vie je suis le régent.
Partout je m’exprime et je rime,
Je suis la muse des génies
Qui les pousse sans répit, sans sursis
A nager vers les rives du sublime.
Mais je suis un poète maudit,
Créateur de l’égoïste calcul
Et du petit intérêt qui brûlent
Les ailes de mes vers, de mon esprit.
En public on m’ignore, on m’oublie…
Mais je suis là, dans l’ombre tapis
Pour te rappeler que, le soir venu,
Tout est fini, le drame continue.
Mon étreinte doucement se resserre
Et lézarde les murs de ton âme
Pour qu’elle s’évapore dans le désert
Ou enfin allume une flamme.
Le hasard te guidera aux portes
Du temps. Libéré ? Banni ? Qu’importe
Car, moi, je n’entendrai aucun remords
Car je suis la marche vers la mort.