Minuit
À l'heure des fantômes,
Personne ne vient me hanter.
On dirait que je suis neuf.
Pas de chaînes derrière moi.
En laisserai-je ?
La nuit je dors en paix.
Parfois, rarement, la bouche pâteuse;
Un verre de trop sans doute.
Quelques lumières dansent sur le mur de ma chambre.
Phares de voitures,
Un nuage qui joue à saute lune,
Ou le vent qui se balance
Au bout d'un réverbère.
Rien de bien mystérieux.
Souvent, une sarabande de mots,
Dans un demi sommeil.
D'un bon le jour est là.
Je suis debout.
Pas de linceul qui s'enfuit,
Ou de portes qui grinces.
Hier ?
Je ne sais plus.
Je n'existais pas
Je viens de naître avec le jour.