Au fond de sa cage, elle se terre silencieuse et patiente.
De l’obscurité qui l’entoure, elle s’est chaudement couverte.
Le fil du temps, elle a perdu et ne cherche plus inconsciemment.
Elle se cache. Elle se ment. Elle s’endort. Elle se perd.
Elle ne compte plus les cicatrices sur sa peau, certaines encore saillantes.
Elle se contente seulement de les porter en évitant de les rouvrir.
Les pieds dans la boue de sa caverne humide, elle reste latente,
Effrayée de dire enfin les maux qui l’empêchent encore de sortir.
Résistante, elle est certainement face aux défis de la Nature,
À la malice humaine et aux nombreux aléas de la vie.
Pourtant, incapable et désarmée, elle demeure face aux blessures
De son âme emprisonnée dans un passé si lourd aujourd’hui.
De l’absence, elle a fait son unique et pénible chagrin
Comme si elle se refusait à toute autre souffrance.
Malgré tout, elle envisage et rêve le jour de demain
Comme étant celui de son heureuse délivrance.
Vaste et lumineux, elle ose ainsi imaginer le décor
De ce rêve inavoué d’équilibre, de paix et d’amour.
Sereine et légère, elle peut s’imaginer alors
Vagabonder dans ce paysage sans fin ni détour.
Les couleurs de ce rêve d’architecture unique
Rempliraient ses yeux et son cœur de merveilles.
Embarquant dans ce voyage, certes utopique,
Elle rêve, elle espère et surtout, elle s’émerveille.
Laissez-la donc rêver, ne serait-ce qu’un peu,
Tant qu’elle y trouve espoir et réconfort.
Et peut-être que demain, ce rêve fou mais pieu
Sera finalement sa réalité, sa vie, son sort…