63 réponses à ce sujet

[serioscal]

Je me fous bien de la « cohérence ». Le plus grand massacre de l'histoire contemporaine n'a pas besoin d'elle.

 

Dors.

 

Les crimes de guerre sont commis aussi bien par le camp Kabila que par le M23. Des groupes armés n'ont pas d'appartenance définie. Le viol est une pratique généralisée, une arme de guerre. On les estime à 1 100 par jour. Cet hiver, un village entier a subi ça pendant 3 jours et 3 nuits. Les exactions sont insensées, monstrueuses. Dès mercenaires européens (français et belges) sont présents parce que le Congo est le pays le plus riche au monde en ressources naturelles. On a un peu parlé des « terres rares », un minerai nécessaire à là fabrication du téléphone portable. Son trafic est tenu par des bandes armées qui exploitent et tuent enfants, femmes et hommes. Le conflit congolais dure depuis 20 ans. Il a fait suite au génocide rwandais. Aujourd'hui encore, l'instabilité au Congo est lié à la situation au Rwanda. Certains génocidaires rwandais ont d'ailleurs poursuivi leurs activités au Congo. C'est un job. D'autres sont en France. On refuse de les extrader et on évite de se poser là question de la responsabilité de la France dans la drame rwandais. Le mercenaire Paul Barril a parlé de « mayonnaise africaine » pour évoquer le génocide rwandais. Or, c'est un drame téléguidé. Les 4 millions de morts du Congo (1) n'existent pas. Ces 4 millions de morts ne sont pas dus à une défaillance morale des Africains mais à une série de manipulations des populations favorisées par les coloniaux. Les Kalachnikov ne poussent pas sur les arbres en Afrique, vois-tu ? L'absence totale de considération pour le drame, pour l'atrocité permanente qui fait d'enfants de moins de 10 ans des tueurs, est un crime. C'est un crime au même titre que les massacres eux-mêmes. Et ces auteurs français qui se croient supérieurs alors qu'ils ne sont, dans leur grande majorité, qu'une marée purulente de médiocrité, n'ont rien à dire au monde. Ils ne disent rien du monde. Ils s'accrochent à ces droits patrimoniaux qui ne sont qu'une funeste chimère pour la plupart. Ils croient qu'on devrait payer pour les lire alors qu'ils n'expriment rien que l'asphyxie du sentiment du bien commun. Je ne puis que mépriser cette absence totale de conscience historique. Et humaine. Ce qui se passe là-bas est là seule chose qui soit significative. Pendant qu'ici là pensée se resserre sur des gadgets numériques là bas on tue, on torture, on mutile, on viole, on massacre, on éviscère, on arrache les fœtus du ventre de leur mère.

 

Quoi d'autre ? Cela est pire que tout. Mais ici, le silence est total. Pourquoi ? Pourquoi un génocide en Afrique ne heurte-t-il pas la conscience de nos « élites » ?

 

Explique-moi.

 

Congo

 

Et encore. Il ne faudrait pas que cela t'empêche d'aimer. D'en souffrir. De pleurer sur ton sort qui se borne, ce matin, aux récriminations farceuses de ton ombre. Il ne faudrait pas que tu oublies le Grand, ce qui ne risque pas d'arriver. Il ne faudrait pas que tu dises « stop » car ce n'est pas toi qui sauras t'arrêter. Il ne faudrait pas que tu cesses de croire qu'ici et là, ces bulles de bonheur nu estimées à 27 secondes sont un peu ce qu'il y a de précieux à préserver.

Non. Tu peux juste envisager que l'atonie dominicale de ce paysage suburbain masque des massacres indolores, des viols sériels, des jeux d'enfants à qui on défonce le crâne. Des hommes qui ne sont plus des hommes. Des commanditaires qui ne savent pas qu'ils commanditent. Qui se révolteraient s'il leur en venait le soupçon.. contre là télé, si elle faisait le boulot. Contre les témoins - mais ils sont incapables de parler ! « Ah ah ! Vous voyez bien, ils ne savent rien. »

 

Contre l'hiver.

 

Pendant que mon aimée est éventrée au milieu des cadavres de tout le village, je voudrais bien t'aider, petit auteur garant de la culture française, ton droit patrimonial garant de ton imposition contre laquelle tu pesteras, d'ailleurs. Je voudrais bien t'aider, tu peux me croire. Même si je dois me promener avec la lame d'une machette enfoncée dans la partie droite de mon crâne. Rien de grave. J'ai bien conscience que ton petit commerce a plus de prix que mes viscères. J'ai bien conscience que pour toi le Congo ce n'est pas un pays qui existe. Je ne t'accuserai pas de non-assistance à personne en danger, non. .Je t'excuserai, même, auprès de mes témoins muets.

 

« Le Congo est si loin ! »

 

J'expliquerai à ma fillette sans bras qu'ici, ce qui se passe est horrible. Des gens parlent et ne sont pas payés pour ce qu'ils disent ! Alors qu'ils font l'effort de construire des phrases, tout de même. « Je voudrais les aider moi aussi », soupire la petite villageoise sans bras.

 

« Retourne à la mine, petite ».

 

C'est drôle. Je suis sûr qu'elle compatit au vaste drame autoral de ces gens convaincus que la culture a rien comprendre (sic) au droit patrimonial puisqu'elle ne parle plus, à l'heure qu'il est. Heureusement que tu as acheté ce nouveau téléphone quand on y pense. Sinon on n'aurait pas pu l'achever, ce qui est bien nécessaire de nos jours. Au Katanga, ça redémarre. Dans les Kivu nord et sud, ça se poursuit. « Qui viole ? », demande un demi-auteur pas encore inscrit à la SGDL « Qui ne viole pas ? », répond narquois un gorille qui ignore (mais c'est un gorille) qu'il casse le marché du verbe en répondant publiquement sans exiger de droit patrimonial sur ce constat qui ne touchera pas un public particulier, du coup.

Ok. On va aussi liquider le gorille.

 

Le jour est levé depuis longtemps déjà. Et moi, je ne sais qui est mort, qui est en vie, qui parle et qui se tait et qui tue qui enfin. Oui et qui es-tu pour te taire avec une telle force ? Je voudrais que tu m'écrives une belle histoire pour me faire rêver à mes morts. Ils sont si nus. Je n'aurais pas de quoi te payer. Je te rendrai tes mots, promis. Avec du sang. Du sang. Du sang. Du sang. Rien. Du sang. Tu as ma parole. Tu auras du sang. Du sang. Rien. Du sang. Rien. Du sang. Du sang. Et nous visiterons le Nord-Kivu. Du sang. Du sang. Du sang. Et je retrouverai tes bras. Rien. Du sang. Du sang. Rien. Rien. Rien. Rien. Nous passerons au sud. Rien. Rien. Rien. Du sang. Rien. Il y a tellement d'or ici. Rien. Rien. Mais il y a du sang aussi. Du sang. Du sang. Du sang. Et ta vulve est une mine d'or, vois-tu ? Je m'y enfoncerai. Rien. Rien. Rien. Mais du sang. Rien. Du sang. Si l'anus autoral pouvait être aussi riche que ton vagin ! Mais non. Il nous reste le droit patrimonial. À toi le sang. À nous le droit. Le sang. Le sang. Le sang. Oh et puis merde. Rien. On ne va pas incriminer ces pauvres écrivains non plus. Le sang. Rien. Le sang. Le sang. On ne va pas leur demander d'incarner une conscience, non ? Le sang. Le sang. Rien. Rien. Rien. Nous arrivons au Katanga. Cette nuit on fera

 

Pense-bête

 

Il ne faut surtout pas que tu omettes d'aller à la poursuite de tes rêves. Il ne faut pas non plus que tu oublies ta tronçonneuse ! La grande angoisse !
Il faut que tu apprennes à perforer tes rêves : ça leur fera grand bien.
Il faudra bien que tu les découpes sans jamais leur scier les os ! La grande angoisse.
Il faut encore que tu éduques tes os : comme toi (mon ange),qu'ils applaudissent leur propre mort !
Qu'il sachent rire et rier quand on dansera sur leurs corps amollis.
Mais surtout. Il faudra que tu les embrasses comme des bouches bien ensanglantées. Le rêve de toute lèvre.
Puis tu te relèveras. Il est possible que tu n'ailles pas au bout. Cela n'a pas d'importance.
Non. Rien n'a d'importance. Ici ce ne sont pas les rêves qu'on découpe avec le plus d'ardeur.

 

Dors.

 

Il faudra bien numéroter les confusions. Sans quoi on risque de se perdre. En elles ? Entre elles ? Allez savoir... Il en faut plus que ça.

 

Mars 2013.

 

(1) En 2013, on était à 4 millions. En 2016, on a atteint les 6 millions de morts.

[AURE]

Merci de dire

 

au centre d'hébergement d'urgence

des regards évidés

des témoignages qui font hurler

en dedans

 

mais il faut dire

[J.G. Mads]

comme moi, tu te payes de mots, pleurnichiant sur ce qui te dépasse

 

et après ?

 

mêle-toi mieux de revenir à ton échelle humaine, c'est mon avis

au fait, c'est pas en jouant aux dominos avec les prépositions de la langue française que tu déplieras une seule virgule dans l'histoire inhumaine planétaire

[serioscal]

Tire-toi une balle dans le cul, ça doit être la solution que tu recherches.

[J.G. Mads]

pleure pas, je ne t'ai pas encore touché

 

dès que j'ai cinq minutes je m'occupe de ton matricule tête de veau à lunettes

j'ai 5 minutes, allez, je prends une phrase AU HASARD : "Aujourd'hui encore, l'instabilité au Congo est lié à la situation au Rwanda."

 

1) passons sur la coquille

 

2) qui parle ? toi, Pascal ? tu en reviens du Congo, peut-être ? ou du Rwanda ?... Non, la vérité c'est que tu ne fais que répéter ce que Truc a dit à Machin en le présentant comme le résultat de ton expertise : cette première phrase PRISE AU HASARD est ridicule à plus d'un titre

 

je continue ?

"Pendant que mon aimée est éventrée au milieu des cadavres de tout le village, je voudrais bien t'aider, petit auteur garant de la culture française, ton droit patrimonial garant de ton imposition contre laquelle tu pesteras, d'ailleurs."

 

on peut difficilement plus mal écrire ! il y a d'ailleurs trop à redire, ça m'épuise d'avance ! (2è phrase prise au hasard)

 

forme & fond : vraiment mauvais, mauvais, mauvais !

 

le plus grave dans cette phrase, je m'en vais te l'expliquer dans un instant

je vais essayer, ce sera ma B.A. de la journée

antithèse idiote et laide

symptomatique

entre, d'un côté, un personnage d'Africain dans une situation tragique ; de l'autre, les écrivains occidentaux privilégiés  

caricature sentimentaliste niveau CE1

je ne peux m'empêcher de penser à Diogène et à Socrate, mais je ne vais pas les citer

je vais faire simple

ta philosophie culpabilisatoire de vieille fillette

appartient à une autre époque

 

tu perpétues ici le mythe humaniste du bon sauvage correspondant au troisième temps de la dialectique européenne moderne, à la synthèse obsolète du Relativisme et de l'Universalisme

je parle mal

je ne suis pas réveillé

je ne crois pas à l'Histoire

je ne crois pas à l'Occident, etc.

 

ce ne sont que des mots

les concepts que nous ne pouvons pas nous empêcher de créer font obstacle et obstruction à notre intelligence

moi je ne suis pas encore réveillé, mais je sens que ce n'est plus le cas de la zone de mon cerveau où sont stockés les mots commençant par "obs-"

la grande dissertation européenne est finie, c'est plus ou moins l'Universalisme qui a gagné

je me fais l'effet d'un sinistre perroquet déplumé tout de suite

mais bon, je continue

même si j'ai 80 copies à corriger

la fiction est sans-gêne, c'est même à ça qu'on la reconnaît (pour parodier Audiard)

c'est très moche de faire parler encore un pauvre gentil Africain imaginaire façon Diderot, les Hommes ne sont plus des petits enfants 

parlant d'autres siècles, au fait, je récuse autant que j'assume le XIXè

 

je me crois, il est vrai, un peu néo-symboliste

 

mystique, comme ils disent

 

cependant mon siècle "préféré" c'est le XVIè : celui de Rabelais et de Montaigne

 

mais je m'égare et je m'éloigne de mes copies

sinon tu es le dix millième à me conseiller le suicide, merci, je note ton idée

 

si j'étais ton ombre, je ne me lasserais de te botter le derrière

 

allez, bonne journée Pascal, tête d'oeuf

[serioscal]

Je ne parlais pas de ssicide, juste de ton anus.

Ce qui te préoccupe plus que tout, semble-t-il.

Torche-toi avec Montaigne ou Baudelaire et cesse de nous montrer ta bite à chaque phrase.

Elle n'a rien à montrer. Rien à dire. Rien à signifier.

Et cesse de parler de Dostoïevski. Lui, c'était un humain. Sans isme.
/.../

Et tu t'y es repris à 27 fois pour écrire ça ?

Ah ah ah ah ah,ah ah ah ah ah ah ah ah ah ah,ah,ah !

[J.G. Mads]

lorsquand je te crucifierai les poils un à un avec mes 27 bites, tu rigoloteras moins, freudien d'arrière-cuisine !

et, Monsieur Comme, c'est pas moi qui parle du cadavre de Dostoïevski, c'est lui qui m'a créé longtemps avant que je naisse

 

et oui, Monsieur Comme, je réhabilite l'anus, et ça passe par Rabelais et Céline

 

... mais tout cela te dépasse, mais qu'est-ce qui ne te dépasse pas ?

justement ta poésie n'est pas digne d'être chiée, et ça je te le redirai en face quand je monterai à la capitale sur mes grands chevaux à gros sabots crottés du XIXè

[serioscal]

J'attends les 25 insultes suivantes.
On fera le point après.

Pour l'instant, je me gratte le nez.

[J.G. Mads]

j'arrive, je suis déjà parti

[J.G. Mads]

je vais me réorienter le radar un peu

[J.G. Mads]

tiens, je vais remplacer Maurice Dantec !

 

il vient de sortir sous les huées un quart d'heure avant la fin du match, je vais le remplacer !

 

hé hé

"son âme a bondi dans la mienne" comme dirait l'autre shamane

paix à son âme de cornichon mal séché

[serioscal]

De la difficulté d'être soi...

Je compatis.

[AURE]

[serioscal]

Il faut donc revenir sur ce sujet puisque JG Mads nous en offre l'occasion, même caricaturale. C'est peut-être mieux ainsi.

 

C'est bien que, à la Le Pen, tu aies "dit tout haut ce que les français pensent tout bas". Parce que le problème est bien là. Je parle d'un conflit dans un pays que je ne connais pas. Je connais des Congolais, je ne connais pas le Congo.

 

Les Congolais en France sont pudiques. Excessivement, je crois. Ils sont peut-être résignés à la grossièreté de nos compatriotes, pour qui ces 6 millions de morts - principalement des civils et, avec prédilection, des femmes et des enfants - n'existent tout simplement pas (le chiffre est forcément approximatif, il est vraisemblablement sous-estimé). Pour une raison mystérieuse, on ne cherche pas à les entendre non plus.

 

Je ne suis pas allé sur place, c'est vrai. Je n'ai pas vérifié. Est-ce que ça aurait changé grand-chose ? 

 

Si tu te rappelles Stendhal (Lagarde et Michard, XIXe siècle), tu sauras qu'on ne voit pas forcément grand-chose quand on est sur place. On voit l'horreur de sa propre mort ou de ceux qui nous entourent. Etre sur place n'a pas grand sens. Je vois bien que, tu as beau être quelque part, tu ne vois rien de ce qui s'y passe.

 

Moi, je regarde IDF1, une télé locale où l'on voit régulièrement des publicités destinées à faciliter le voyage vers le Congo, les transferts d'argent, les obsèques. Les Congolais, mon gars, ils sont là. Tu es prof, vraiment ? Tu en as peut-être eu dans ta classe ? Tu fais peut-être partie de ces enseignants qui s'arrachent les cheveux sur la prétendue "nullité" de jeunes gens déracinés qui parlent cinq ou six langues là où tu en parles, approximativement, une ?

 

Parler des Africains te ramène au "mythe du bon sauvage" (Lagarde et Michard, XVIIIe siècle). Moi, cela me ramène à des gens que je connais, à d'autres que je ne connais pas, à ceux qui meurent en masse par les caprices du capitalisme qui a détruit, ici, dix million d'êtres humains en 14-18, 60 millions en 39-45, dans des zones géographiques beaucoup plus larges que le seul Congo, même si l'on y adjoint les zones frontalières.

 

Le mythe du bon sauvage, c'est donc l'innocence de cette fillette découpée en morceaux, à tes yeux. Tu y vois une fiction, tu crois voir la lubie d'un type qui serait tombé sur un article à sensation sur internet. Effectivement, j'ai lu peu de monographies. Les rares qui sont publiées sont souvent orientées. C'est d'ailleurs ce qui me permet d'émettre cette précision.

 

Si tu avais eu un peu de sens de la lecture, tu aurais remarqué qu'il y a là un incipit in media res, avec une prise de position pas familière à tout le monde, c'est le moins qu'on puisse dire. Tu connais le M23 ? Et le fils Kabila ? Tu sais qu'il y a des moyens de s'informer de façon approfondie et contradictoire, au XXIe siècle ?

 

Tu peux faire des recherches très simples. Sur le viol de masse en RDC, par exemple :

 

https://www.google.f...C viol de masse

 

Fillettes ou femmes, les tueurs qui travaillent pour toi et moi ne font pas la différence. Ils commettent sadiquement leurs exactions comme on le fait partout où la guerre sévit, à peu près. Il n'y a vraiment que toi pour assimiler un discours sur les innocents tués en Afrique à un discours du "bon sauvage". Je te propose de mettre fin rapidement à ce pseudo, "JG Mads", qui ne te fait pas honneur.

 

Ces recherches sont très simples, vraiment. Si tu n'es pas trop paresseux, tu peux consulter différents documentaires sur les soubassements de ce conflit :

 

https://www.google.f...res RDC&tbm=vid

 

Tu noteras la multiplicité des sources, qui indiquent qu'il est peu probable que nous ayons affaire à une fiction, même sans avoir mis un pied là-bas. Je peux aller à Kinshasa, si tu veux ! Je serais même enchanté d'y aller parce que la vie continue, là-bas aussi, comme nous quand Sarajevo se faisait massacrer il y a quelque temps. 

 

Donc, mon personnage est naïf, c'est vrai. Il ne l'est pas par une logique raciale ou ethnique, il l'est par le constat assez universel qu'il y a des gens qui ne demandent qu'à vivre leur vie et qui, tout à coup, se voient spoliés, humiliés, réduits à l'esclavage, violés, torturés et tués. Aujourd'hui, il y a plusieurs zones du monde qui sont concernées : le Moyen-Orient, détruit de façon méthodique (Irak, Syrie, Lybie...). Je pourrais effectivement parler de l'Irak parce que ce que vit ce pays depuis 1993 est d'une atrocité sans nom. Mais le conflit congolais a une particularité sidérante qui est le silence qui entoure ce drame abject, dont pas un jour ne devrait nous laisser tranquille.

 

JG Mads, gros connard, sache que depuis 1993 la situation de ce qui était le Zaïre ne me laisse pas tranquille. Ne transpose pas ta vacuité sur la faiblesse, bien réelle, de mon dire.

 

L'histoire de la fillette découpée en morceaux qui voudrait aider (parce qu'elle est gentille, tu vois ?) ces pauvres auteurs français qui se battent pour leurs droits d'auteurs (ou pour leur reconnaissance personnelle), je comprends qu'elle t'ennuie. Parce que tu es un produit non du XIXe siècle mais bien de cette époque assez éprouvante qui fait de l'affirmation de soi la panacée de l'épanouissement intellectuel, ce qui est une idiotie car, si tu as lu Benveniste, tu dois te souvenir de cette belle maxime : "C'est dans le rapport à l'autre que l'on se construit". Le je n'existe que par le tu. L'interaction je-tu n'existe parce qu'il y a un autre, "l'absent du discours".

 

http://latina.phil2..../Benveniste.pdf

 

Je ne sais pas qui est le plus absent, de ceux qui se font tuer au moment où je parle (et au moment ou n'importe qui d'entre nous lira ces lignes pour des années, semble-t-il) et de toi, dont le dernier recours est la menace, pathétiquement.

 

Donc, il n'est pas une occasion où je n'évoque cette situation, en pure vanité je le sais. Mais avec une opiniâtreté que tu me permets d'exercer, au final. Parce que je n'ai pas peur de mes faiblesses, vois-tu ? Oui, je suis peut-être ridicule à m'acharner ainsi sur une situation qui ne me concerne pas directement. Mais ce qui se passe là-bas, vois-tu, c'est le miroir d'une situation toute différente et tout aussi effroyable et mécanique, celle de Verdun.

 

Et là-bas, je peux te l'assurer, j'y suis allé.

[J.G. Mads]

1) ton "christianisme" larmoyeux est pète-couilles

 

2) je parle d'un problème d'échelle pour comprendre le réel

la technologie (télé, internet...) permet de suivre en direct l'actualité aux antipodes, nous impose un présent de plus en plus vaste, mais il s'agit d'un "présent par procuration"

le présent de chacun, c'est là où il vit

 

tout le reste est un fantasme

tu te payes de mots, je te l'ai déjà dit

il ne s'agit pas de nier les atrocités que tu évoques, mais bien de nier le fait que cette réalité et la tienne ne font qu'une

contrairement à toi, je refuse de me mentir

je ne vis pas à l'échelle planétaire

chuis pas catholique, moi

chuis l'arrière-petit-fils de Diogène

avec des bretelles

là, je te tire les oreilles au-dessus du puits pour t'obliger à réfléchir, à regarder tout au fond, en te posant la fameuse question : "Sont-ce les antipodes dont tu parlais ?"

ma faiblesse et ma rigueur : je ne parle, moi, que de ce que je connais (pas grand-chose, il est vrai)

 

tandis que toi tu ne parles que de ce que tu ne connais pas (en érudit, il est vrai)

[J.G. Mads]

j'invite chacun à redéfinir plus humblement et dignement le périmètre du Réel

 

la fabrique du Réel doit rester une affaire personnelle

je ne me laisserai pas spolier

je ne laisserai pas une certaine "fiction du réel" me dicter sa soi-disant loi universelle

[J.G. Mads]

quant à Marigne Le Peigne, l'outre blonde, l'huître pleine de poux, la moucheronne qui a avalé un boeuf mimosa, n'oublions surtout pas de lui écrire des poèmes

[serioscal]

Elle sera fière de toi, à n'en pas douter.
Là encore, laisse tes clichés de côté quand tu essaies de lire un texte.
Je suis assez éloigné de la pensée chrétienne.
Mais c'est de peu d'importance. L'essentiel est que tu saches bien cuisiner ton caca si tu veux le donner à manger.

[J.G. Mads]

"caca" à tous les coups, c'est facile

j'argumente, tu te défiles "caca" par-ci

[serioscal]

Non,c'est un concept fondamental de toute poétique un peu consciencieuse.

[J.G. Mads]

maintenant que "caca" ne marche plus, tu essaies de m'enfumer avec un pet ésotérique : tu te défiles, moi je dis, ça crougnoute la débandade

[serioscal]

Tu te méprends. Nous parlions de la réalité du Congo et de liens étroits entre les iexactions qui s'y commettent et ta mentalité de beauf.

Il faut décidemment toujours que tu projettes des stéréotypes sur.le dire de tes interlocuteurs ? On ne t'a jamais appris à établir des connexions précises ?

[J.G. Mads]

nous y sommes : voici redéclenchée la Troisième Guerre Mondiale entre les Ploucs et les Snobs !

ma mentalité est innocente

[serioscal]

Pour être assez plouc moi-même, je peux te garantir qu'un plouc peut être quelqu'un de précis et de respectueux. Surtout, ce n'est pas quelqu'un qui essaie de se faire passer ce qu'il n'est pas. 

 

C'est vraiment inquiétant. 

On te parle de caca, tu entends un discours mystique. On te parle d'humanisme, tu crois avoir affaire à un chrétien, on te demande d'être un peu attentif à ton interlocuteur et tu le traites de snob. Je sais bien qu'une part de la poésie est dans le malentendu mais tout de même, il y a de l'écoute également dans cet exercice qui en est "au sens spirituel du terme", pour reprendre les mots de Celan.

 

En attendant, tu devrais m'aider à documenter la partie la plus mal connue de ce conflit : la présence de mercenaires français et leurs connexions avec nos services de renseignement.

 

C'est un point important car il est probable que notre pays soit très directement impliqué dans une série de crimes contre l'humanité. Et l'enquête avance difficilement, vois-tu ? C'est un euphémisme, même. C'est pourquoi il est important que nous autres, citoyens français, soyons sensibilisés à ce drame qui se perpétue depuis 20 ans.

[J.G. Mads]

tout à fait all right avec toi

[serioscal]

C'est un sujet grave, sérieux et complexe.

 

Grave parce que les morts, mutilés, torturés et déplacés se comptent par dizaines de millions.

Sérieux parce qu'il s'agit d'un morceau de cette réalité qui nous est commune (et personne ne "construit sa réalité", c'est une blague de fainéant cela) dont l'autre extrémité tient dans les composants de nos téléphones cellulaires (même si les terres rares sont loin d'être la seule matière génératrice de prédation. C'est beaucoup réel que le "brexit", par exemple, qui est un simulacre d'événement (sauf s'il débouchait sur un regain de tension en Irlande ou une guerre Ecosse / Angleterre). Pour le reste, c'est un amas de procédures administratives qu'il s'agit d'actualiser, ça va enrichir quelques cabinets de consultants et on pourra toujours aller se saper en Angleterre.

Complexe, enfin. Et il est bien triste que cette complexité t'échappe avec tes grosses lunettes dominatrices et embuées. Je pose cette question sans affect. Pourquoi la continuité d'un massacre de masse sur vingt ans est-elle si invisible ? Je ne me satisferai pas de réponses toutes faites. Ce que je dis vaut pour d'autres situations (on entend parfois parler des Rohingya de Birmanie où, là aussi, on rencontre des mercenaires français liés à la fois à l'extrême droite et aux services secrets français).

 

https://fr.wikipedia...re_des_Rohingya

 

Sur un sujet qui touche plus facilement nos contemporains, pourquoi personne ne s'écrie-t-il "Je suis stambouliote" quand un attentat  survient ? Et ces derniers temps, le compte y est. Pourtant, la Turquie, c'est presque l'Europe. 

 

C'est pourquoi le titre de ce texte n'est pas "Congo" mais "L'esprit contemporain". Parce qu'il y a là un phénomène d'invisibilité qui ne se résout pas en explications simplistes.

 

La figure de l'enfant n'est pas hasardeuse. Si on revient en France, on va retrouver ce même état de non existence d'une part pour les SDF et plus encore, pour la protection de l'enfance qui est un désastre si monstrueux que personne n'ose le regarder en face. Là encore, tu vas dire que je larmoie, etc. Non. Je pose des questions techniques.

 

Et vive les Islandais ! 

[J.G. Mads]

viva islandia !

[J.G. Mads]

Seriopascal,

 

ton esprit et ton écriture essaient d'éviter les "clichés", c'est l'un de tes plus gros snobismes : tu déploies beaucoup d'efforts inquiets pour y arriver

 

tu ne penses qu'à ça

 

tu refuses d'employer certains concepts pour réfléchir, tu ignores délibérément certaines catégories, idées, etc. que tu prends pour des "idées toutes faites" : tu deviens ainsi toi-même un cliché ambulant sans t'en apercevoir

 

car tout n'est pas cliché, mon vieux, il faut faire le tri ! et d'ailleurs, tout dépend de l'usage que tu fais desdits clichés !

 

tu as peur des "grands mots" ; pour moi, ils peuvent parfois être de grands remèdes

je ne dédaigne aucun outil a priori pour réfléchir

 

et j'aime bien commencer par dégrossir à la tronçonneuse

[serioscal]

J'aime bien la photographie. Je crois qu'il y a un lien sous ma signature qui l'atteste. Recommence.

[J.G. Mads]

d'ailleurs ce que je suis en train de faire

 

dans le désordre, comme d'hab :

 

si je dégaine "mythe du bon sauvage", par exemple, c'est parce que tu cherches à alimenter sciemment la pompe occidentale "mea-culpabilisation" : je connais cet air pour l'avoir longtemps chanté

 

"humanisme" est le nom poli mignon aujourd'hui pour notre judéo-christianisme gréco-romain, non ?

pas mal les photos, mais concentre-toi sur ce que je te dis