Lignes organisatrices de nos villes, la vie.
Rue, square, ruelle, quai de gare.
Train du train-train sans entrain, tracas.
Macadam, macadam.
Avenue, ou non advenue.
Impasse.
Meubles, immeubles, blabla.
Le voyageur pose un bagage, le poids de son errance y loge, un coin qu'il garde pour le déposer, cette consigne sera son foyer, jusqu'au prochain uppercut indécelable encore qui percutera son ciel de naissance.
Il est porté sur les fonts baptismaux des bâtiments qui sombrent, nefs qui prennent la pluie et écoulent en rigoles les nerfs vacillants.
Lui rigole toujours entre deux bières : celle qu'il a bue, celle qui le boira ;
il préférerait la prochaine tournée (ou journée, il ne sait), avant que la tenue des fossoyeurs ne tourne autour de lui.
La révolte a crevé dans ses os, et ses nerfs...
Quels filaments de détresse ont fait sa lésion avec le réel ?
Son épiderme ne s'électrise plus aux progrès agraires de tel pays du Sahel qu'il avait visité une autre fois dans l'atlas de la dénutrition.
L'humanité se froisse entre ses doigts, il lit les images, contemple les mots, et ne comprend plus...
Où ses rêves sont-ils allés se terrer ?
Chaussures trouées du marcheur forcé : il sent au moins que la pluie, elle, est à ses pieds.
Sa monnaie : les derniers mots qu'il emploie,
le peu de mots qu'il faut pour disparaître insensiblement derrière le décor que le monde a tendu de grands panneaux publicitaires :
vente à prix sacrifiés des derniers matelas...
Son sacrifice à lui tient à quelques centimes de mots :
le matelas, il l'appelle galetas, l'oreiller est un sac, le luxe d'un sommier ressemble au bitume.
Quelque part, on parle de lui.