Ô, mer de toutes les tentations
Sous l'écume des vagues houleuses
Dans ce monde, trempé de larmes
comment goûter à la beauté du jour
comme l'abondance des sources
ou l'invocation du vent bienfaiteur ?
Le poète maudit chante l'amour
et défie le bonheur de ce monde
comme le vent qui effleure l'arbre
et honore la beauté de la terre.
Faut-il assaillir les ténèbres
et saouler le monde de nos rêves
et de nos désirs ?
Comment choisir
entre l'ombre et la pénombre
en ignorant la clarté de la lune ?
J'ai égaré les souvenirs de mon enfance
dans l'obscurité de mon exil !
Seul, le silence répondait à mon silence
désespéré...
Sur les chemins de l'errance et de l'estran
Je découvrais le sourire intime du monde
des étoiles de mer, de fort jolis poissons
et les goémons sous l'écume nourricière...
Le chant des oiseaux dans les futaies
ravivait le feu de mes passions.
Effrayée, la terre se dérobe
à sa propre vocation et devient hideuse !
Écoutez les gémissements des vents
et les pleurs des montagnes...
Comment renaître à l'orée des terres interdites
dans le souffle de l'exil ?
Comment chanter l'absurdité de la laideur
sous le regard admiratif de la laideur ?
Qui a obscurci nos mémoires ?
Dans notre grimoire, les sarcasmes sont sourds
et les maléfices affligent nos visages humiliés...
Sur les chemins du renouveau, l'aube de l'espoir
acclame la lumière du silence, dans la beauté du jour.