Ya Allah !
il y a l'ire et l'espoir
et parfois le désespoir du pire
il y a le pétrole de la misère
et parfois le désert sans pétrole
Jadis, oui jadis
Charles Ferdinand Ramuz
un sombre visionnaire
dénatura piteusement
la beauté sur Terre
Tous les détraqués des rites et incantations
divinatoires par les cauris
et la ruse dans la spiritualité
adoptèrent la dérision
en fixant sur leur sablier
les exécrables anérections de ce mutant
Chklovski
un autre utopiste
cogite en suggérant
la métaphysique
d'une poésie mystique
au delà des mots
et du sens des mots
Certaines douleurs provoquent
dépression, troubles anxieux
et schizophrénie
chez les bêtes
Hélas
il y a aussi
des bêtes
humaines, à la pelle
mais jamais arrivées
à maturité
lyophilisées
par cupidité
et
contaminées
syphilisées
supportant chants
et danses du corps
et chialant
Elles résisteront
jusqu'à leur ultime sursaut
Victimes propitiatoires
De leurs supposés protecteurs
férus de rapines et de commissions
aimant la bassesse et la servitude
en véritables chantres
poétiquement patentés
de la négritude...
il y a le sexetoy bien niché
le vibro et le godemichet
qui déclenchent ce truc jouissif
L'église, veut rompre avec ce poncif
et le soyeux liquide séminal
impulsant sa rosée du plaisir
à travers des lèvres goulues
qui viennent le saisir
Avant la galipette...
Et vint le micmac
de ces va t'en guerre
des invasions et des bivouacs
de naguère...
Puis voilà que le sable malien
se retrouve malgré lui à Paris
transbordé par les Mirage-4
de l'annexion
et de la mort !
et Aline ?
Oui, Aline de Ramuz !
Du traversin à l'infanticide
et d'un tragique destin
au suicide...
Du haut de ses dix-sept ans
Aline
voulait être femme
de ses pulsions
au milieu des branchages touffus
Elle a cédé à la bestialité
et à aux instincts primitifs
de son suborneur inassouvi
Le printemps aidant
il a abusé de sa candeur
oui
Julien est un calculateur
sans conscience
et sans remords
Un fourbe...
Aveuglé par sa position sociale
Il va l'abandonner à son sort
résignée
Elle pensait déjà
à la mort
Elle doit partir...
Que faire ?
Elle se cache
Elle est enceinte
dans un monde en délire
Conséquences d'un fol désir
Elle se sent délaissée
captive de sa passionnelle aventure
et de son innocence bafouée
dans les bosquets de l'indécence
et du déni
Elle a même oublié
ses folles étreintes
puériles
infantiles
ou presque...
l'ironie d'un destin fallacieux
Promesses laconiques
sans lendemain
Amour fugace...
oui
elle a foncé tête baissée
dans la jouissance
sans vraiment penser
aux conséquences
Pauvre Aline
forcée
à laver
l'affront
d'une trahison
d'un déshonneur...
Le village pleure
la disparition
tragique du bébé
et de sa maman...
Aline
s'efface
D'une innocente passion
d'une liaison pernicieuse
et un amant indigne
Une rose
est morte
Dans la luxure
Lucien
ne se doute de rien
Il jouit de la vie
sans se soucier
du reste
Pour l'heure
Il n'y a de bonheur
que le sien
Et il le savoure
pleinement
sans rien partager
avec qui que se soit
Une vie éphémère
Très difficile
et dure
Pour le métier de mère...
De ces rivages perdus
dans les rêves de son innocence
Aline aperçoit déjà au loin
les galets et cette mer houleuse
Sur ces chemins qui l'éloignent
doucement de sa fragile errance
Le vent fait frémir le sable et nargue
Le mugissement de ces vagues
écumeuses
L'ombre d'Aline avançait à reculons
et titubait, à travers une forêt dense...
Horriblement dépouillée de ses oripeaux
Elle se faufilait au milieu d'un grand silence
Un silence des plus inquiétants...
Un enfant pleurait dans la nuit
puis, plus rien...
C'est la fin !