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J'ai marché, sous la coupe de l'abandon...


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3 réponses à ce sujet

#1 Vivien

Vivien

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Posté 16 septembre 2016 - 11:28

J'ai marché, sous la coupe de l'abandon,

Durant des heures, dans cette ville

Qui ne peut être ma ville

(Etant trop grande, trop anonyme)

(Et où je n'ai pas passé mon enfance)

Mais qui fut une école, buissonnière,

Un dortoir, une fête, la matrice d'un cauchemar

Et sa tombe (qu'elle reste à jamais scellée),

Une page vierge sur laquelle je fis gicler l'encre

Furieuse de ma jeunesse, tétant

De nombreux alcools, vu déformé à travers

Le verre d'une bouteille par les anges,

Qui me jugèrent - probablement - indignes d'eux.

Je suis descendu le long de ses quais,

Quand le soleil désertait, en me trouvant

Interdit de penser à une seule idée glorieuse -

Sur un banc, en plein boulevard, je m'arrêtais

Conscient que là aussi je n'étais qu'un sédiment

Humain charrié bon gré mal gré par le

Grand Fleuve - et je replongeais dans l'ivresse

Qui m'excusais de ne pas être, déjà, devenu

Quelqu'un ; et je repartais, pour une heure,

Sans savoir si je tomberai enfin d'accord

Au coin d'une rue avec le nom d'un objet,

Projeté mollement jusqu'à un mur sale,

Lardé d'affiches délavées, lacérées par les griffes

De quelque animal rendu fou par son désir.

J'humais l'odeur de la lutte avant de m'en

Débarrasser, en même temps que de toute maturité,

En fonçant tête baissée dans le vent salutaire

Du soir, qui souffle parfois sur les villes

A cause des avenues, ces déchirures de l'ordre,

Et l'ivresse devenait merveilleuse, bien plus vaste,

On aurait dit que la ville entière soufflait

Autour de nous : marcheurs, clochards, automobilistes,

D'une haleine renouvelée, d'une pollution inédite -

Ha, ce n'était pas alors ma ville, mais La ville,

La ville unique où l'homme ne peut plus faire

Autrement que de bouillonner, mélangé à tant

D'êtres et d'êtres vieux, fatigués, jamais sortis

De leur cocon, milliers de larves infusant

Dans ce qui serait le creuset d'un alchimiste invisible,

Qui, ayant trouvé l'union de sa moitié parfaite,

Décanterai là d'un amour pur, à jamais inconnu

De nous...



#2 pigloo

pigloo

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  • Une phrase ::les mots !

Posté 17 septembre 2016 - 07:32

balloté par les sentiments d'être...


le fil de l'histoire est là en plans superposés...

 

j"ai aimé cette lecture

merci



#3 Vivien

Vivien

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Posté 18 septembre 2016 - 05:02

merci Pigloo, de ta lecture.

amicalement



#4 M. de Saint-Michel

M. de Saint-Michel

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  • Une phrase ::Je suis quelqu'un pour qui poésie et respiration ne font qu'un.

Posté 18 septembre 2016 - 01:44

Une déambulation dans une ville: une déambulation en soi-même...