C'est l'hiver
Il faut couper
Le bois mort
Trancher le lien pourri
Qui n'unit plus
Les amants dans leur lit
On attend la première neige
Qui ne tiendra pas
Bien longtemps
Les têtes se rentrent
Les corps se rapetissent
Mais les hommes s'agitent encore
Sous l'oeil perçant du corbeau
Paris n'hibernera jamais
Et ses cloches se ramassent
A la pelle
Entre deux expositions
N'oubliez pas
De prier pour elles
Un timbre tinte encore
C'est la voix de la mort
Elle tinte par les rues et les places
A l'intérieur des magasins et des palaces
Et pourtant
Personne ne l'entend
C'est l'hiver
Il faut couper
Le bois mort
Ôter les heures insoucieuses
Au front des vagabonds
Et jeter les jeux des enfants
Dans le tourbillon
De la première neige