J'ai en main l'anthologie de la poésie française de Georges Pompidou, un recueil qui m'accompagne depuis près de trente ans.
Il a été mon fidèle compagnon dans tous mes voyages, dans les soirées passées sous les orages au cœur des Pyrénées à la lueur d'une lampe frontale, comme lors de journées entières passées en bord de mer dans le chaos des rochers au cap Gris Nez.
Trempé par la pluie, brulé par le soleil, gelé par le froid vif de la bise des Vosges, il a vieilli comme moi, avec moi, et c'est maintenant un opuscule jauni par le temps, écorné, qui a une odeur, un parfum qui me remémore tous ces moments de sérénité vécus depuis des années.
Et si je veux l'ouvrir au hasard, c'est vers mes poèmes préférés qu'il va s'arrêter, comme un vieux grimoire de magie qui s'ouvre là où votre âme veut aller.
Qui ouvre une porte dérobée qui vous permet de vous évader vers des recoins secrets de votre âme , parfois en friches et qui invitent à la découverte, à la création, et qui ne demandent qu'à être magnifiés pour vous apporter le bonheur.
Louise Labé parlait au XVIème siècle de son "désiré heur", cette expression n'est plus usitée mais je l'aime , car plus que le mot bonheur, c'est la volonté de trouver l'équilibre de l'Etre, l'accomplissement de soi qui transparait dans ces termes ; et surtout savoir ce que l'on veut, ce qui vous rendra heureux.
Aussi je souhaite pour 2017 à chacun d'entre vous de trouver, si ce n'est déjà fait, son "désiré heur".