85 kilos de viande avariée
48 ans à faisander
Toute une vie à se décomposer
Au crochet d’un quelconque abattoir
Un bouquet de nerfs à la main
La carcasse en branle
Je bats les trois huit
Jusqu’à la dernière mesure conservatoire
Les tripes en vrac sur carrelage
Le groin en tranches
Les oreilles sauce gribiche
Je patiente qu’un Soutine de passage
Vienne me peinturlurer façon trop chouette
Qu’une poèteuse aux hormones de guingois
Mattant ma tronche sur un billot
Se sente le feu monter à l’utérus
Salomé!
Eh Salomé!
Tâte donc la fraicheur de mes rognons